La France veut dire merci aux libérateurs
La FRANCE s’apprête à exprimer sa gratitude envers les vétérans de la Seconde Guerre mondiale qui reviendront cette année, pour la plupart pour la dernière fois, sur les plages normandes à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire du jour J, marquant la défaite des nazis.
Une cérémonie à Omaha Beach, en présence de nombreux chefs d’État, rendra hommage aux près de 160 000 soldats britanniques, américains, canadiens et d’autres pays qui ont débarqué en Normandie le 6 juin 1944.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que les célébrations du jour J, parallèlement aux Jeux olympiques de Paris, seraient le rendez-vous de la France avec le monde.
Ce sera l’occasion pour les Français de dire merci aux anciens combattants, dont certains effectueront un long voyage transatlantique, malgré leur âge avancé, leur fatigue et leurs difficultés physiques.
Nous n’oublierons jamais. Et il faut leur dire, a déclaré Philippe Etienne, président de la Mission de Libération, l’organisme spécialement créé qui organise les commémorations du 80e anniversaire.
En tant qu’ancien ambassadeur de France aux États-Unis, Etienne a rappelé sa vive émotion en remettant aux vétérans la Légion d’honneur, la plus haute distinction française.
Ils avaient 18, 20, 22 ans lorsqu’ils ont libéré notre pays, lorsqu’ils nous ont rendu notre liberté, a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, ils sont 100, 98, 102. C’est vraiment incroyable. Ce sont des gens vraiment courageux et humbles. Ils doivent ressentir notre gratitude.
Le lien entre les derniers témoins de la guerre et la jeunesse sera également au cœur de l’anniversaire.
Ce que nous voulons avant tout, quand les derniers témoins, les derniers combattants, les derniers vétérans sont encore parmi nous, c’est rendre leurs témoignages à nos jeunes, a ajouté Etienne.
Au cours des deux dernières années, les commémorations ont également pris une signification particulière alors que la guerre fait à nouveau rage en Europe depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Le général Michel Delion, directeur général de la Mission de Libération, a déclaré : « Le message s’adresse plus à l’ensemble de la population qu’aux seuls soldats, car le prix de la liberté est quelque chose que tout citoyen de toute nation démocratique doit comprendre.
Les civils ont participé à ce conflit (la Seconde Guerre mondiale) parce qu’ils ont souffert et qu’ils ont soutenu les combattants. Et nous avons besoin de cette cohésion de nos nations, de nos populations pour pouvoir répondre à toute question… ou à tout danger auquel nous pourrions être confrontés demain ou aujourd’hui, a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine, présent pour le 70e anniversaire du débarquement, ne devrait pas être invité cette année. Il n’a pas assisté aux célébrations en 2019.
Les pays comme la France qui ont signé et ratifié le Statut de Rome qui a créé la Cour pénale internationale sont obligés d’arrêter Poutine, qui a été inculpé de crimes de guerre liés à l’expulsion d’enfants d’Ukraine, s’il met le pied sur leur sol.
Etienne a déclaré que les commémorations, y compris certains événements académiques, n’ignoreront sûrement pas les sacrifices de tous ceux qui ont participé à la libération de l’Europe, y compris à l’Est, parce que le régime nazi a été vaincu à la fois à l’Ouest et à l’Est.
Il a souligné le fait que les populations de l’ex-Union soviétique, notamment les Russes, mais aussi les Ukrainiens et d’autres, ont participé à cette libération.
Parmi les autres événements marquants figurent les célébrations du débarquement allié en Provence, dans le sud de la France, et de la libération de Paris, tous deux en août, ainsi que la libération de Strasbourg, à la frontière avec l’Allemagne, en novembre, et la commémoration en mai 2025. de la capitulation de l’Allemagne nazie face aux forces alliées.
Des cérémonies permettront également à la France de rendre hommage aux résistants, aux soldats venus de son empire colonial d’alors en Afrique et aux civils qui ont souffert pendant la guerre.
Déjà partout en France, on sent qu’il y a une très forte mobilisation pour se souvenir de cette période très importante de l’histoire, a déclaré Fabien Sudry, directeur général adjoint de la Mission de Libération.
Nous le ressentons dans les contacts que nous avons, dans les déplacements que nous effectuons, avec de nombreuses autorités locales et régionales impliquées.
Les autorités françaises envisagent notamment de lancer une opération nationale visant à collecter des documents familiaux, des objets et du matériel audiovisuel liés à la Seconde Guerre mondiale, qui contribueraient à entretenir la mémoire. PA