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La France va poursuivre en justice une adolescente dans une dispute sur le foulard avec un directeur d’école – BBC News

  • Par Hugh Schofield
  • BBC News, Pars

Source des images, KENZO TRIBOUILLARD/AFP

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Le directeur du lycée Maurice Ravel a remercié ses collègues pour leur soutien (photo d’archives de l’école)

Le Premier ministre français a déclaré qu’une adolescente sera poursuivie en justice par l’État pour avoir faussement accusé son directeur de l’avoir frappée lors d’un échange houleux alors qu’elle portait un couvre-chef islamique.

Le directeur a insisté pour que l’élève retire son couvre-chef à l’intérieur de l’école, conformément à la loi française.

Il a démissionné après la diffusion de menaces de mort sur les réseaux sociaux.

La menace islamiste sur l’école française est prise extrêmement au sérieux depuis le meurtre de deux enseignants.

Le directeur de l’école parisienne, dont le nom n’a pas été rendu public, a annoncé sa décision dans un courriel envoyé vendredi à ses collègues du lycée Maurice Ravel du 20e arrondissement de Paris.

« J’ai finalement pris la décision de quitter mes fonctions », a-t-il expliqué, « par souci pour ma propre sécurité et celle de l’établissement ».

« Je pars après sept années riches et intenses passées à vos côtés et après 45 ans dans l’enseignement public », a-t-il écrit, remerciant ses collègues pour le soutien qu’ils lui ont apporté au cours des trois dernières semaines.

Lors de l’incident, qui a eu lieu le 28 février, le directeur a dit à trois élèves qu’elles devaient obéir à la loi en retirant leur couvre-chef.

Deux ont obéi, mais le troisième n’a pas obéi et il y a eu une altercation.

Dans les jours qui ont suivi, le directeur a fait l’objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux, signalées par l’école à une ligne téléphonique du ministère de l’Intérieur.

Les procureurs ont déclaré que deux personnes avaient été arrêtées en lien avec les menaces de mort. Leurs identités n’ont pas été révélées, mais le ministère de l’Éducation a déclaré qu’ils n’avaient aucun lien avec l’école.

Des policiers ont été envoyés pour patrouiller autour de l’école, qui a également reçu la visite de la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.

Les policiers n’ont trouvé aucune preuve que le directeur avait frappé la jeune fille, et maintenant le Premier ministre Gabriel Attal est intervenu pour dire qu’elle allait être traduite en justice pour de fausses allégations.

« L’Etat (…) sera toujours aux côtés de ces responsables, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, à ces tentatives d’entrisme islamiste dans nos établissements éducatifs », a-t-il déclaré.

Source des images, REUTERS/Stéphanie Lecocq

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La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait auparavant apporté tout son soutien au directeur et cherché à garantir sa sécurité.

Des hommes politiques de gauche comme de droite ont exprimé leur indignation face au fait que la carrière d’un enseignant respecté ait été interrompue par une campagne de haine sur Internet.

« Ce gouvernement est incapable de protéger nos écoles », a déclaré Marine Le Pen, du Rassemblement national d’extrême droite sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter.

« C’est une défaite pour l’Etat et la gangrène de l’islamisme gagne encore du terrain », a déclaré sa nièce Marion Marchal, du parti rival d’extrême droite Reconquête.

« C’est là que l’on aboutit quand on veut ne pas faire de vagues. C’est là que mènent tous ces petits capitulations », a déclaré Bruno Retailleau, des Républicains de centre-droit.

« C’est inacceptable. Lorsqu’un directeur démissionne à cause de menaces de mort, c’est un échec collectif », a déclaré Boris Vallaud, du Parti socialiste.

Par ailleurs, plusieurs écoles parisiennes ont été contraintes de fermer mercredi après avoir reçu des menaces à la bombe de la part d’islamistes apparents.

La semaine dernière, une trentaine d’autres écoles de la région parisienne ont reçu des menaces similaires, accompagnées d’une vidéo d’une décapitation.

Si les enquêteurs sont obligés de prendre ces menaces au sérieux, ils ne peuvent pas exclure qu’elles fassent partie d’une campagne de désinformation russe.

Le Premier ministre Attal a averti plus tôt ce mois-ci que le Kremlin s’était lancé dans une « entreprise de déstabilisation massive » visant à saper le soutien français à l’Ukraine.

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