La France paie les vignerons bordelais pour retirer les vignes dans un contexte d’incertitude

La France paie les vignerons bordelais pour retirer les vignes

Un producteur de vin de Bordeaux a exprimé ses inquiétudes face aux difficultés croissantes auxquelles est confrontée cette région viticole française emblématique alors qu’elle est aux prises avec une transformation importante.

Les conditions météorologiques imprévisibles et l’évolution des habitudes de consommation frappent les viticulteurs, obligeant certains à envisager de fermer leurs établissements vinicoles.

D’autres choisissent d’arracher leurs vignes tout en cherchant le soutien du gouvernement.

Les vignerons demandent une compensation au gouvernement

Sylvie Courselle, ingénieur agronome et œnologue au Château Thieuley, prévoit un déclin du nombre de vignobles à Bordeaux dans les cinq prochaines années.

Les autorités locales signalent un nombre impressionnant de 584 demandes d’indemnisation émanant de vignerons entre début juin et juillet de cette année.

Ces demandes vont de l’arrêt complet de la production viticole à une transition vers une utilisation diversifiée des terres. La superficie totale en jeu s’élève à près de 5 000 hectares (environ 12 350 acres).

Notamment, la date limite pour que les producteurs demandent une aide gouvernementale a expiré à la mi-juillet.

Le changement climatique apparaît comme un défi majeur

Courselle a souligné que le changement climatique constitue une menace importante, les dernières années étant marquées par des tempêtes de grêle, des gelées et des sécheresses dévastatrices, qui ont eu de graves répercussions sur les rendements en raisin.

Pour l’avenir, elle estime que le plus grand défi sera de garantir l’accès à l’eau, un élément essentiel de la production vitivinicole.

Les goûts des consommateurs s’éloignent des vins de Bordeaux

Historiquement, Bordeaux a concentré ses efforts sur la production de vin rouge. Cependant, l’évolution des préférences des consommateurs vers la bière et les vins plus légers est évidente.

Le nombre de brasseurs actifs en France est passé de 322 en 2009 à 2 500 en 2021, selon les données de Statista. Les ventes de vin en France ont connu une baisse de plus de 30 % entre 2000 et 2020, tandis que les ventes de bière ont augmenté de 7 % au cours de la même période.

Outre les défis locaux, la France connaît une baisse des exportations de vin. Alors que la France domine traditionnellement le commerce mondial du vin aux côtés de l’Espagne et de l’Italie, ses exportations ont chuté de 5 % en 2022 par rapport à l’année précédente, selon l’Organisation internationale de la vigne et du vin.

Cependant, alors que Bordeaux fait face à des vents contraires, d’autres régions prospèrent. Les vins allemands, par exemple, connaissent une tendance différente. Les températures plus élevées ont été bénéfiques pour les vignobles allemands, compensant l’impact négatif des conditions météorologiques extrêmes.

L’Allemagne a été le seul pays de l’UE à signaler une augmentation de 6 % de sa production de vin l’année dernière, grâce à des conditions de culture sèches et chaudes, comme cité par l’Organisation internationale de la vigne et du vin.

L’industrie viticole du Royaume-Uni reflète également une tendance en plein essor, avec des hectares de vignobles qui ont plus que quadruplé depuis 2000, selon WineGB. En 2021, les ventes de vins ont bondi de 31 % par an pour atteindre 9,3 millions de bouteilles, les vins mousseux dépassant les vins tranquilles.

Bien que le volume de la production de vin au Royaume-Uni ait diminué après 2018, il reste nettement supérieur aux niveaux d’avant 2018, selon les données de Statista.

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