La France évite la dégradation du crédit S&P, mais les inquiétudes persistent

Une photo d’archive montre la façade des bureaux new-yorkais de Standard & Poors à New York. Photo AFP

La France a réussi à éviter une nouvelle dégradation de crédit par une agence de notation de premier plan vendredi, malgré les inquiétudes croissantes concernant la dette publique croissante du pays.

La principale agence de notation Fitch a abaissé en avril sa note sur la dette française, qui approche les trois billions d’euros (3,2 billions de dollars).

Il a souligné que le parlement suspendu du pays et les manifestations publiques constituaient des risques pour les projets du président Emmanuel Macron de réduire les dépenses publiques.

Mais son rival influent S&P Global a maintenu vendredi sa note « AA » lorsqu’il a mis à jour ses conseils, dissipant les craintes que la France ne soit confrontée à une nouvelle dégradation de ses dépenses excessives chroniques qui ont vu pour la dernière fois un gouvernement enregistrer un excédent budgétaire dans les années 1970.

L’agence a déclaré que la décision de maintenir le niveau de notation était « principalement due à la stratégie d’assainissement budgétaire révisée du gouvernement », ainsi qu’aux réformes récemment mises en œuvre du marché du travail et des retraites.

« Je prends note de la décision de Standard & Poor’s de laisser inchangée la note de la dette de la France », a déclaré le ministre français des Finances Bruno Le Maire dans une interview à l’hebdomadaire Le Journal du dimanche.

« C’est un signal positif. Notre stratégie de finances publiques est claire. C’est ambitieux. Et c’est crédible.

Macron a fait passer une réforme des retraites cette année face aux plus grandes manifestations depuis une génération, même si les économies proposées seront inférieures aux prévisions initiales en raison des concessions faites aux syndicats et aux opposants.

S&P a averti que les perspectives restaient « négatives », affirmant que « des conditions financières plus strictes et une inflation sous-jacente toujours élevée » limiteraient l’activité économique de la France cette année et l’année prochaine.

Il a également signalé des préoccupations concernant l’absence de majorité parlementaire, ce qui rend plus difficile la mise en œuvre des politiques.

Macron est arrivé au pouvoir en 2017 en promettant d’équilibrer les comptes de la France et son premier Premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré de manière mémorable au Parlement que le pays « dansait sur un volcan qui gronde de plus en plus fort ».

Mais les baisses d’impôts non budgétisées pendant le premier mandat de Macron suite à la révolte antigouvernementale dite des « gilets jaunes » et la pandémie de Covid en 2020 ont entraîné une forte détérioration des finances publiques depuis.

La dette du pays s’élève actuellement à environ 111% du produit national brut (PIB), contre un peu moins de 100% avant Covid-19 lorsque Macron a mis en place l’un des filets de sécurité sociale les plus généreux d’Europe.

Le gouvernement a ramené le déficit public annuel de 9,0 % du PIB en 2020 à une prévision de 4,9 % cette année.

Ses projections montrent qu’il tombera en dessous de 3,0 % d’ici 2027, lorsque Macron quittera ses fonctions.

Mais les agences de notation et les investisseurs s’inquiètent de plus en plus de la crédibilité du leader centriste de 45 ans dont la carrière réussie dans la banque d’investissement l’a déjà surnommé le « Mozart de la finance ».

En plus de subventions de plusieurs milliards d’euros et de contrôles des prix l’année dernière visant à atténuer la crise du coût de la vie déclenchée par la guerre en Ukraine, Macron a depuis promis de nouvelles réductions d’impôts de deux milliards d’euros pour les classes moyennes.

L’augmentation des dépenses de défense – qui devrait augmenter de 400 milliards d’euros au cours des sept prochaines années – pèse davantage sur les finances publiques.

Les finances publiques « étaient déjà dans un état dégradé avant la pandémie de Covid-19, mais elles appellent désormais à nos yeux des mesures urgentes », avait déclaré en mars le chef de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.

« La réforme des finances publiques… doit être une priorité nationale », a-t-il soutenu.

La banque centrale française a émis des avertissements similaires dans un langage plus doux.

La France a le niveau de dépenses publiques le plus élevé par rapport à la taille de son économie de tous les pays suivis par l’Organisation de coopération et de développement économiques, un institut économique basé à Paris.

Fitch a abaissé sa note d’un cran le 28 avril à ‘AA-‘.

Macron a déclaré que l’agence « commettait une profonde erreur dans son analyse politique » dans des commentaires au magazine l’Opinion par la suite.

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