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La France appelle à une enquête indépendante sur les décès liés à l’aide humanitaire à Gaza

Le président français Emmanuel Macron a condamné vendredi le meurtre de dizaines de Palestiniens lors d’une livraison d’aide dans le nord de la bande de Gaza. Au milieu de rapports contradictoires autour de l’incident, la France a demandé une enquête indépendante.

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Le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, a condamné ce qu’il a qualifié de « massacre » dans la ville de Gaza, au cours duquel 112 personnes ont été tuées et plus de 750 autres blessées.

L’armée israélienne a déclaré qu’une « bousculade » s’était produite lorsque des milliers de Gazaouis désespérés ont encerclé un convoi de 38 camions humanitaires, entraînant des dizaines de morts et de blessés, dont certains ont été écrasés par les camions.

Une source israélienne a reconnu que les troupes avaient ouvert le feu sur la foule, estimant que cela « constituait une menace ».

Écrivant sur la plateforme de médias sociaux X, le président français Emmanuel Macron a exprimé sa « plus forte condamnation » des meurtres.

« Profonde indignation face aux images en provenance de Gaza où des civils ont été pris pour cible par les soldats israéliens », a écrit Macron, appelant à « la vérité, la justice et le respect du droit international ».

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que « les tirs des soldats israéliens contre des civils essayant d’accéder à la nourriture sont injustifiables ».

« Nous demanderons des explications et il faudra qu’une enquête indépendante soit menée pour déterminer ce qui s’est passé », a déclaré vendredi le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourn à la chaîne France Inter.

L’incident de jeudi s’est ajouté au bilan des morts palestiniens du conflit Israël-Hamas, qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, a dépassé les 30 000, principalement des femmes et des enfants.

Des Palestiniens traversent les destructions causées par l'offensive israélienne dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le jeudi 29 février 2024.
Des Palestiniens traversent les destructions causées par l’offensive israélienne dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans la bande de Gaza, le jeudi 29 février 2024. AP – Mahmoud Essa

Rapports contradictoires

Cependant, les rapports ont été contradictoires sur ce qui s’est exactement passé dans les heures qui ont précédé l’aube de jeudi.

Un témoin dans la ville de Gaza, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, a déclaré que les violences se sont produites lorsque des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide au rond-point de Nabulsi, à l’ouest de la ville, avec des soldats tirant sur la foule « alors que les gens s’approchaient trop près » des chars.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que l’armée avait tiré « quelques coups de semonce » pour tenter de disperser la foule qui avait « tendu une embuscade » aux camions humanitaires.

Lorsque la foule est devenue trop nombreuse, il a déclaré que le convoi avait tenté de battre en retraite et que « ce malheureux incident avait fait des dizaines de morts et de blessés parmi les Gazaouis ».

Des images aériennes publiées par l’armée israélienne montrent ce qu’elle dit être des dizaines de Gazaouis entourant des camions d’aide dans la ville de Gaza.

Ali Awad Ashqir, qui a déclaré qu’il était allé chercher de la nourriture pour sa famille affamée, a déclaré à l’AFP qu’il attendait depuis deux heures lorsque des camions ont commencé à arriver.

« Dès leur arrivée, l’armée d’occupation a tiré des obus d’artillerie et des canons », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de l’armée, Hagari, a par la suite nié que les forces israéliennes avaient mené des bombardements ou des frappes à l’époque.

Réactions dans le monde entier

Pendant ce temps, les réactions à ces décès ont afflué du monde entier.

Le chef des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, a qualifié la mort de Palestiniens de « totalement inacceptable ».

« Je suis horrifié par la nouvelle d’un nouveau carnage parmi les civils de Gaza qui ont désespérément besoin d’aide humanitaire », a-t-il déclaré sur la plateforme de réseau social X.

De nombreux pays ont condamné la violence, notamment l’Italie, l’Espagne, la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite et même la Chine.

« Nous exprimons notre chagrin pour les victimes et notre sympathie pour les blessés », a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.

Le président américain Joe Biden a déclaré que Washington vérifiait « deux versions concurrentes » de l’incident, tandis qu’un porte-parole du Département d’État a déclaré que les États-Unis étaient en contact avec Israël et « faisaient pression pour obtenir des réponses » sur ce qui s’était passé.

L’incident de la fusillade compliquerait les efforts visant à négocier une trêve, a déclaré Biden, admettant plus tard qu’il était peu probable qu’un accord soit conclu d’ici lundi, comme il l’avait prédit plus tôt cette semaine.

Le président américain s’est entretenu avec les dirigeants qataris et égyptiens lors d’appels téléphoniques séparés, a indiqué la Maison Blanche, affirmant qu’il avait évoqué à la fois le cessez-le-feu et l’incident « tragique et alarmant » en matière d’aide.

(avec AFP)

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