La composition se mêle à l’improvisation au carrefour Jazzdor-Berlin de la France, de l’Allemagne et des États-Unis
Le festival French Jazzdor à Strasbourg compte désormais 38 éditions, mais se poursuit également avec ce 15e avant-poste berlinois de quatre jours, réunissant des joueurs des deux pays. Cette année, Jazzdor a également invité une poignée d’Américains à collaborer avec les formations françaises et allemandes. L’aura de 23 tournait davantage autour de l’improvisation libre que de 22, bien qu’il y ait encore une abondance de premières composées de manière conceptuelle. Les artistes sont généralement invités à dévoiler de nouvelles œuvres, et il s’agit souvent de premières allemandes ou même mondiales. Tous les décors se trouvent dans le Kesselhaus, un volumineux espace de brasserie reconverti, avec deux ou trois actes chaque soir.
Clément Janinet (violon/mandoline) dirige Ornette Under The Repetitive Skies, un groupe qui a joué lors de la prise de contrôle de Jazzdors Budapest en mars, mais cette performance berlinoise n’a pas atteint les mêmes sommets. Le reste du line-up comprend un saxophone ténor, une basse et un batteur qui double au vibraphone (Emmanuel Scarpa). Le groupe joue avec divers degrés de friction, façonnant une stase granuleuse, s’efforçant d’obtenir un lent rassemblement de forces passionnées. Un développement soudain et rampant est dévorant, car un solo de ténor conduit à une augmentation de l’expression, de la vitesse et de la force. Ils rendent également hommage à Alice Coltrane, sur un bourdon à l’indienne, un riff lent mené par la mandoline électrique, avant que Janinet ne bascule pour un solo de violon abrasif. Toujours très bien, même si ça ne correspondait pas au concert de Budapest !
Saxophoniste Christophe Monniot avait également quelques musiciens familiers dans son groupe, rejoints par le guitariste Nguyn Lclaviériste Joseph Dumoulinet bassiste Bruno Chevillon. Seuls le trompettiste Aymeric Avice et le batteur Franck Vaillant étaient de nouveaux noms. Dumoulin a ouvert au piano acoustique et Chevillons debout sonnait comme un électrique. Ensemble, ils initient un groove roulant, et avec les cuivres à l’avant avec leurs thèmes difficiles, c’est presque à la limite du bebop droit, passionnant. L s’avance dans le cadre du trio, sa rotation de bouton primordiale, se tournant vers la fusion, dynamisée par le Frères Brecker jusqu’à la sauvagerie libre. Cet équipage commande de nombreuses ambiances, y compris les synthscapes cosmiques de Dumoulans, L maîtrisant un silence silencieux et Monniot se révélant être un leader et un souffleur dynamique. Curieusement, leur prochaine dédicace est à Leonard Bernstein, mais le prochain solo brûlant de L n’a pas grand-chose à voir avec la musique de ce compositeur.
Bassiste électrique Olivier Lt dirige un trio avec batteur Toma Gouband et un Avice de retour, avec beaucoup de sculpture environnementale, la trompette souvent dominante alors que l’autre paire établissait une base stable. Gouband étend des objets métalliques sur ses peaux, pour un bricolage rapide, un chiffon sur ses tambours pour un culbutage en sourdine. Lt utilise trois boîtes en carton sur ses cordes, amadouant les résonances, et Gouband joue légèrement avec des poignées d’herbes, puis des brindilles séchées, la trompette maintenant en sourdine. Ensuite, les pommes de pin sortent de ce sac de maîtres à percussion organiques. Il tire une ficelle jusqu’au sol, l’inclinant tristement. Ce trio est chargé de surprise.
Saxophoniste Sylvain Riflet est le maître de la production de programmes conceptuels de style varié, mais son Rébellion[s] est surchargé de textes parlés, d’une nature follement incongrue, mêlant pays, langues, problèmes et époques dans un chaos peu convaincant de saisir la protestation sans se concentrer. Avec le saxophoniste d’exception Jon Irabagon dans le groupe, nous réclamions plus de musique, plus de ses solos dangereusement serpentins. La masse conceptuelle a perturbé la continuité. Nous avons dû saisir les flambées instrumentales limitées avec un plaisir éphémère.
Richard Bonnet et Mike Ladd – Photo par Ulla C. Binder
Rappeur/faiseur de mots Mike Ladd a rejoint un quintet collectif qui semblait dominé par le guitariste Richard Bonnetmais également présenté Tom Rainy (batterie), plus Chevillon encore. Les lignes de Ladds ont été bien jugées dans l’ambiance et l’exécution, ainsi que dans le sujet, illustrant à quel point un ensemble basé sur du texte peut fonctionner. Ladd a une désinvolture confiante dans sa livraison, un flux naturel, soutenu par quelques coups de langue de guitare cinglants de Bonnet, les joueurs bénéficiant d’une relation dynamique. On pourrait nommer cette musique math-jazz-hop.
Le Musina Ebobiss 5tet était probablement inconnu de la plupart des spectateurs, un jeune équipage mené par les saxophonistes Olga Amelchenko et le leader lui-même. Ils diffusent des vibrations froides, de caractère assez principal, très harmonieux mais manquant d’action. Le patch le plus inhabituel a été lorsque les anches se sont écartées et que le trio de piano restant a pris le relais.
Louis Sclavis (Clarinette basse), Vincent Courtois (violoncelle) et Aki Takase (piano) ont formé un trio de vétérans, leurs pieds combinés compensant l’absence d’un batteur.
Il y avait d’abord une orientation de chambre, mais le troisième numéro est parti sur une poursuite jazz, suggérant une bonne partie de la composition présente dans cet ensemble. Sclavis a émis un solo d’anche robuste, grinçant et s’étalant dans un overdrive maniaque. Soudain, Takase a cité Joyeux Noël M. Lawrence, rendant hommage à Ryuichi Sakomoto.
Par rapport à l’année précédente, Jazzdor-Berlin a été beaucoup mieux fréquenté, non seulement avec tous ses sièges remplis tous les soirs, mais avec le public se déversant en groupe debout à l’arrière du Kesselhaus.
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