interdiction de vente d’iPhone en Colombie pour contrefaçon de brevet ; plus de pays susceptibles de suivre
Ericsson a demandé une interdiction de vente d’iPhone dans plusieurs pays en raison de violations de brevets 5G, et a maintenant réussi à obtenir le premier d’entre eux, en Colombie. L’interdiction s’applique aux modèles iPhone 12, iPhone 13 et iPad Pro dotés de capacités 5G.
Apple combat bien sûr l’injonction mais a été accusé de deux poids deux mesures pour s’être opposé à trois tactiques juridiques distinctes qu’il a lui-même utilisées dans le passé…
Arrière plan
Nous avons précédemment résumé le contexte du différend, mais le tl;dr est qu’Apple a cessé de payer Ericsson pour les licences de brevet, car il pensait qu’il était surfacturé.
Ericsson accuse Apple d’avoir enfreint ses brevets concernant les puces 5G utilisées dans les iPhone actuels. C’est parce qu’Apple avait l’habitude de payer des redevances pour l’utilisation de la technologie brevetée, mais n’a ensuite pas renouvelé les licences lorsqu’elles ont expiré. Il pensait qu’Apple espérait négocier un meilleur accord pour les licences 5G, après avoir conclu un accord sur la technologie brevetée 2G, 3G et 4G.
Les choses se sont enflammées lorsqu’Apple a poursuivi Ericsson en décembre de l’année dernière, affirmant que la société suédoise avait violé les conditions FRAND. C’est le droit international qui exige des brevets essentiels aux normes (technologie sans laquelle il est impossible de fabriquer un smartphone) à des conditions équitables, raisonnables et non discriminatoires. En d’autres termes, Apple a affirmé qu’Ericsson facturait trop cher les frais de licence de brevet.
Ericsson a à son tour accusé Apple de gaspiller des ressources judiciaires en forçant des litiges inutiles sur deux fronts. Apple a riposté en déposant une plainte pour contrefaçon de brevet sans rapport avec Ericsson.
Les deux sociétés tentent d’obtenir des interdictions d’importation sur les produits fabriqués par l’autre : l’iPhone d’un côté et une station de base mobile de l’autre.
Puisqu’il n’est pas contesté qu’Ericsson détient les brevets et qu’Apple les enfreint actuellement en ne renouvelant pas ses licences, les experts disent que la société suédoise devrait réussir à obtenir une injonction contre l’importation d’iPhone dans un ou plusieurs pays.
Interdiction de vendre des iPhone 5G en Colombie
Brevets Foss qui a fait cette prédiction rapporte qu’elle s’est maintenant réalisée en Colombie.
Moins de six mois après le début de la vague actuelle d’actions en contrefaçon de brevet Ericsson contre Apple, la première interdiction de vente et d’importation est déjà appliquée :
Apple n’est actuellement pas en mesure de vendre des iPhones et des iPads 5G en Colombie, ni de les importer dans le pays d’Amérique du Sud […] La détermination de l’infraction a déjà été rendue en avril.
Le tribunal exige qu’Apple fasse plus que simplement cesser ses propres ventes d’appareils 5G.
Apple doit « avertir et communiquer avec » les magasins, les détaillants, les propriétaires de plateformes de médias sociaux, les médias de masse et les plateformes de commerce électronique sur le territoire colombien afin de garantir la conformité.
Apple ne peut pas utiliser une seule tactique légale ; essayer un autre
Une tactique juridique qui pourrait être utilisée dans cette situation est ce qu’on appelle une « injonction antipoursuite ». C’est là qu’Apple tente d’obtenir une décision dans un autre pays qui empêcherait l’application de l’interdiction d’importation et de vente en Colombie.
Pour éviter cela, le tribunal colombien a émis une « injonction antipoursuite », qui interdit à Apple de tenter d’utiliser cette tactique.
Au lieu de cela, Apple poursuit une tactique juridique différente : demander aux États-Unis des dommages-intérêts contre Ericsson pour sa perte de revenus en Colombie.
Apple accusé de doubles standards
Brevets Foss fait valoir que les actions d’Apple dans cette affaire sont hypocrites, pour trois raisons. Tout d’abord, le fabricant d’iPhone accuse Ericsson de « faire du forum shopping » en essayant différents tribunaux jusqu’à ce qu’il obtienne le résultat qu’il souhaite.
Dans un ou plusieurs de ses dépôts auprès d’un tribunal de Bogot, la capitale colombienne, et dans le dépôt de vendredi auprès du tribunal américain, Apple a critiqué la tactique d’Ericsson consistant à déposer plusieurs actions en contrefaçon de brevet colombien auprès de différents tribunaux (une action par brevet). Une déclaration sous serment de l’avocat colombien d’Apple (Juan Pablo Cadena Sarmiento de Brigard Castro) décrit cela comme « une tentative inappropriée de forum shopping jusqu’à ce que [Ericsson] obtient une décision favorable permettant à Ericsson d’exclure Apple du marché colombien » […]
Apple lui-même est en fait allé plus loin que ce pour quoi il critique maintenant Ericsson. En 2012, Apple a échoué avec une requête en injonction préliminaire contre deux produits Samsung à Munich, où le tribunal a mis en doute la validité du brevet en cause. Apple a ensuite retiré son affaire de Munich et a réaffirmé le même brevet peu de temps après à Mannheim, espérant une issue plus favorable là-bas. Cela n’a pas fonctionné, mais Apple a essayé.
Deuxièmement, Ericsson a demandé une injonction d’urgence, ce qui, selon le fabricant de l’iPhone, refuse une procédure régulière à Apple, mais Apple l’a encore fait.
L’avocat d’Ericsson dans les affaires colombiennes d’Apple, Carlos R. Olarte d’Olarte Moure, a noté que « le même représentant d’Apple a demandé et obtenu des injonctions préliminaires ex parte devant la délégation des affaires juridictionnelles du SIC. [Dept. of Industry and Commerce]c’est pourquoi on ne comprend pas pourquoi elle affirme avec force à cette occasion que l’action d’ERICSSON est déloyale, alors qu’elle a elle-même mis en œuvre ces mécanismes juridiques pour la défense de ses clients.
Enfin, Apple accuse Ericsson d’avoir tenté d’éviter la juridiction du district oriental du Texas lorsque la société de Cupertino est allée jusqu’à fermer deux magasins dans le district afin d’éviter de tomber sous sa juridiction.
Avis de 9to5Mac : interdiction de vente d’iPhone
Il ne s’agit pas d’un différend sur la validité des brevets. Ericsson est propriétaire des brevets et Apple accepte qu’ils soient valides. L’argument porte uniquement sur la question de savoir si Ericsson facture une redevance raisonnable pour les licences de brevet.
Cette décision particulière n’est pas un gros problème pour Apple. La Colombie est un petit marché pour les ventes d’iPhone et d’iPad, et l’entreprise remarquerait à peine la perte de revenus là-bas.
Cependant, cela pourrait bien être la première interdiction de vente d’iPhone parmi tant d’autres. Apple ne nie pas qu’il viole les brevets d’Ericsson, donc a peu de défense contre les mêmes accusations ailleurs.
À moins et jusqu’à ce qu’il parvienne à un accord avec Ericsson, Apple risque des interdictions de vente d’iPhone sur d’autres marchés plus importants. C’est du poker à enjeux élevés, et la société de Cupertino n’a pas une bonne main.
Photo: XXaijxx
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