Des routes migratoires sûres sont essentielles au bon fonctionnement du système d’asile européen

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Exprimé par l’intelligence artificielle.

Harlem Dsir est vice-président senior pour l’Europe à l’International Rescue Committee.

J’ai entendu parler des passeurs, qu’ils peuvent aider, explique Samira, une Afghane de 42 ans. J’ai même appelé pour leur parler. Mais une des sœurs de mes amies a coulé dans l’eau et est morte. J’ai décidé que ce n’était pas le moyen de sauver ma vie. . . Je préférerais mourir en Afghanistan plutôt que dans l’eau à l’extérieur.

Chaque jour, de nombreuses personnes ordinaires comme Samira sont confrontées à la décision impossible : rester sur place au milieu d’une catastrophe humanitaire ou risquer de fuir pour sauver leur vie. Et être en mesure de fournir des voies sûres et viables vers la protection est la pierre angulaire de tout système d’asile et de migration efficace.

Pourtant, l’Europe manque cruellement de voies aussi sûres. Et ceux qui existent ont tendance à être opaques, enlisés dans la bureaucratie et presque impossibles à accéder.

L’une de ces voies sûres est la réinstallation des réfugiés. La réinstallation est une méthode éprouvée qui permet aux réfugiés vulnérables contraints de fuir leur pays vers un autre comme la Turquie, le Pakistan ou l’Ouganda d’être ensuite relocalisés vers un pays tiers sûr, plus à même de répondre à leurs besoins.

La réinstallation peut être une bouée de sauvetage. Cela contribue également à alléger la pression sur les pays de premier arrivée et permet aux pays d’accueil d’accueillir les réfugiés de manière humaine et efficace. Cependant, malgré tous ces avantages, la réinstallation des réfugiés est considérablement sous-utilisée par de nombreux États parmi les plus riches et les plus stables du monde.

Par exemple, la semaine dernière, le Forum mondial sur les réfugiés (GRF) à Genève a été présenté comme le plus grand rassemblement mondial sur les réfugiés. L’événement, qui a lieu tous les quatre ans, aurait dû être l’occasion pour les pays de l’Union européenne de faire preuve de leadership en matière de réinstallation, de prendre des engagements audacieux et d’établir une feuille de route claire montrant comment relancer, intensifier et pérenniser les programmes nationaux de réinstallation. .

Malheureusement, ce n’était pas le cas.

Depuis le dernier GRF en 2019, le nombre de personnes ayant besoin d’une réinstallation a presque triplé, passant de 1,4 million à 2,4 millions. Pourtant, au cours de la même période, les engagements de l’UE ont été réduits de moitié.

En 2019, les pays de l’UE se sont engagés à réinstaller 30 000 réfugiés l’année suivante. La semaine dernière, ils se sont engagés à réinstaller 31 000 personnes entre 2024 et 2025, soit seulement 15 500 par an. un conflit ou une catastrophe environnementale).

Bien que chaque engagement soit bien entendu le bienvenu, il est clair que la réponse de l’UE est assez loin du niveau croissant des besoins et de sa propre capacité d’accueil. De plus, étant donné que les pays de l’UE n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs combinés en matière de réinstallation chaque année depuis 2020, il est difficile de voir comment ils entendent atteindre ces objectifs. Jusqu’à présent, les chiffres de l’ONU suggèrent que 13 membres de l’UE ont réinstallé au total seulement 11 000 réfugiés cette année. Et même s’il est encore temps de tenir leurs engagements initiaux, ce chiffre est bien loin de l’objectif de 16 000 personnes.

Les efforts de l’UE ne sont tout simplement pas suffisants. Il est temps pour le bloc de reconnaître l’importance des routes sûres, d’y investir de manière appropriée et voici comment :

Premièrement, la réinstallation des réfugiés et d’autres itinéraires sûrs doivent être intensifiés de toute urgence. Nous appelons les pays de l’UE à réinstaller conjointement au moins 44 000 réfugiés en 2024. Cet objectif, qui équivaut à environ 1 500 engagements par pays membre, est parfaitement réalisable et devrait encore être augmenté dans les années à venir. À titre de comparaison, le Liban, qui compte environ 5,5 millions d’habitants, accueille actuellement environ 1,5 million de réfugiés syriens.

Au-delà de la réinstallation, l’UE devrait également améliorer l’accès à d’autres itinéraires sûrs, notamment le regroupement familial, les admissions humanitaires et les programmes de travail et d’études | Kenzo Tribouillard/AFP via Getty Images

Au-delà de la réinstallation, l’UE devrait également améliorer l’accès à d’autres itinéraires sûrs, notamment le regroupement familial, les admissions humanitaires et les programmes de travail et d’études. Il existe une multitude de talents qui attendent l’opportunité de combler les déficits de compétences en Europe, et de nombreux réfugiés sont prêts et attendent de contribuer.

En outre, les pays de l’UE doivent passer de leurs paroles aux actes et respecter leurs engagements. Chaque promesse non tenue laisse une autre personne vulnérable piégée dans un état désespéré. Et pour se remettre sur les rails, les pays membres doivent investir de toute urgence dans leurs programmes de réinstallation et renforcer la coopération avec les pays de premier asile, en surmontant les obstacles et les retards qui freinent le système.

En outre, même si le Pacte européen sur la migration et l’asile, approuvé cette semaine, présente de profonds défauts, il offre encore une lueur d’espoir dans le cadre de l’Union pour la réinstallation. L’UE ne peut tout simplement pas se permettre de rater cette opportunité pour les pays d’harmoniser leurs critères, procédures et processus de réinstallation, une étape clé vers l’élaboration d’une approche européenne commune, et que l’International Rescue Committee et ses partenaires préconisent depuis longtemps.

Enfin, même si les pays ont l’impératif politique et moral de développer des itinéraires sûrs, il est essentiel que cela ne se fasse pas au détriment d’un système d’asile humain. Toute personne arrivant en Europe, que ce soit par une voie sûre ou par une voie plus dangereuse, a le droit fondamental de demander l’asile. Et ce droit précieux doit être défendu et renforcé conformément aux valeurs de l’UE et au droit international.

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