Des policiers inculpés pour la mort d’un homme lors d’émeutes en France

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Le parquet français a déposé des accusations préliminaires contre trois policiers à Marseille en lien avec la mort d’un homme de 27 ans lors des émeutes qui ont secoué le pays en juillet.

Les trois officiers sont soupçonnés d’agression armée qui a entraîné la mort involontaire de Mohamed Bendriss, ont déclaré les procureurs dans un communiqué jeudi, car ils lui auraient tiré dessus avec un soi-disant pistolet LBD qui tire des balles en caoutchouc tout en répondant au pillage d’un Foot Locker. magasin.

L’incident était le seul décès survenu lors d’affrontements avec la police à la suite de la fusillade mortelle par la police de Nahel Merzouk, 17 ans, lors d’un contrôle routier qui a mal tourné en dehors de Paris.

La mort a déclenché une semaine de troubles à travers la France. Dans de nombreuses villes et villages, dont Paris, Lille et Marseille, les manifestations se sont transformées en pillages et en émeutes que le déploiement massif de 40 000 policiers a eu du mal à contenir.

Depuis lors, une douzaine d’enquêtes ont été ouvertes par l’organe disciplinaire interne de la police pour examiner les actes répréhensibles présumés lors de la répression des émeutes. Ils incluent un autre incident grave à Marseille qui a conduit à la mise en détention provisoire de plusieurs officiers pour avoir prétendument battu un homme de 21 ans et l’avoir gravement blessé avec une arme à feu LBD.

Les procureurs ont mis environ cinq semaines pour clarifier les circonstances entourant la mort de Bendriss, suffisamment pour aller de l’avant avec les accusations préliminaires contre les trois officiers.

Les procureurs ont déclaré que des images de vidéosurveillance montraient que Bendriss, qui conduisait un scooter, tentait de voler un sac à un autre homme qui avait pillé des marchandises dans le magasin Foot Locker à proximité et avait été abattu alors qu’il cherchait à fuir la police. L’un des deux coups de LBD tirés par la police l’a touché à la poitrine et a causé sa mort, ont-ils dit, probablement par arrêt cardiaque.

Il existe des preuves que ces deux individus participaient à des vols dans le cadre d’un pillage généralisé de magasins du centre-ville, ce qui a conduit à une action de la police pour arrêter les acteurs, ont indiqué les procureurs.

Une enquête complémentaire doit encore être menée notamment pour savoir si les conditions étaient réunies pour que la police utilise ainsi ses armes dites intermédiaires, et si la réponse a été proportionnée, ont-ils ajouté.

Les trois officiers, qui font partie d’une unité d’élite du RAID qui gère généralement des situations d’otages ou de terrorisme, plutôt que de maintenir l’ordre public, ne seront pas détenus en détention provisoire pendant que l’enquête à leur encontre progresse. En revanche, dans l’affaire Merzouk, un officier est placé en détention provisoire alors qu’il fait face à des accusations préliminaires d’homicide volontaire, ce qu’il a nié.

Ari Alimi, un avocat représentant la veuve de Bendriss, a déclaré dans une interview qu’ils saluaient la décision des procureurs de déposer des accusations préliminaires car elle reconnaissait que la police avait tiré sur Mohamed alors qu’il ne leur causait aucun danger. Mais il a critiqué la divulgation de la prétendue tentative de vol et a promis de déposer une plainte en diffamation contre les procureurs.

Ils utilisent une technique traditionnelle pour essayer de culpabiliser la victime pour justifier la réponse de la police, a-t-il dit.

La fusillade de Merzouk, qui était d’origine maghrébine, a aggravé les tensions entre les policiers et les jeunes de banlieues souvent défavorisées qui se sentent discriminés et profilés racialement.

C’est aussi devenu un casse-tête politique pour le président Emmanuel Macron, car la police est l’une des institutions les plus puissantes de France. Son gouvernement s’est souvent appuyé sur eux pour maintenir l’ordre lors de grèves et de manifestations de masse telles que celles concernant la réforme impopulaire des retraites plus tôt cette année.

Fin juillet, certains syndicats de police ont commencé à protester contre la manière dont les agents de l’affaire Merzouk et les autres impliqués dans les coups présumés à Marseille étaient détenus en prison pendant que des enquêtes étaient menées avant d’éventuels procès. Parce que les policiers n’ont pas le droit de grève en France, ils ont eu recours à la stratégie de se faire porter malades ou de refuser de travailler.

Ils ont obtenu le soutien de Frdric Veaux, le chef de la police nationale, qui a déclaré qu’il estimait qu’avant tout procès, aucun policier n’avait sa place en prison, même s’il pouvait avoir commis une faute ou une erreur grave dans le cadre de son travail.

Interrogé sur la polémique, Macron a cherché à calmer les tensions en disant comprendre l’émotion des policiers mais que personne n’était au-dessus des lois.

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