Barnier cède aux demandes de l’extrême droite en matière de taxe sur l’électricité alors que la crise budgétaire se profile
La question reste de savoir si l’abandon de l’augmentation sera suffisant pour que Le Pen et ses troupes abandonnent leur projet de voter une motion de censure contre Barnier et son gouvernement. Une telle mesure devrait être proposée dès la semaine prochaine par l’opposition de gauche à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français.
Si la motion est adoptée, le budget serait rejeté et le gouvernement éliminerait une possibilité qui a fait frissonner les marchés financiers.
Le gouvernement minoritaire de Barnier est soutenu par une coalition fragile de centristes et de conservateurs et, au moins au début, il bénéficiait du soutien tacite du Rassemblement national. Pour adopter son budget, Barnier devra très probablement recourir à un mécanisme constitutionnel permettant d’adopter une législation sans vote, mais permettant aux législateurs de déposer des motions de censure.
En s’associant à l’opposition de gauche de Barnier, qui s’est déjà engagée à proposer une telle motion, l’extrême droite peut l’évincer du pouvoir.
Le Rassemblement national a publié jeudi un communiqué qualifiant le budget d' »inacceptable » et réitérant ses revendications, notamment l’abandon de la hausse de la taxe sur l’électricité, la suppression du retard dans l’ajustement des retraites à l’inflation, l’abandon du plan visant à cesser de rembourser les patients pour certains. types de drogues et l’ouverture de négociations avec Bruxelles pour réduire la contribution de la France au budget de l’Union européenne.
Le président du parti Jordan Bardella s’est adressé à X pour revendiquer la « victoire » sur Barnier mais a souligné que les « autres lignes rouges » du Rassemblement national restaient.
« Le Premier ministre ne peut pas rester sourd. Il ne lui reste (que) quelques jours », a déclaré Bardella.