Amazon condamné à une amende de 35 millions de dollars en France pour avoir suivi à la seconde près des employés d’entrepôt | Affaires CNN
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Un entrepôt Amazon dans la commune de Brétigny-sur-Orge, France, vu en novembre 2022
Londres
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Un régulateur français a infligé une amende de 32 millions de dollars à l’opérateur local des entrepôts d’Amazon (35 millions de dollars) pour avoir utilisé un système de surveillance excessivement intrusif pour suivre les activités de ses travailleurs.
L’Autorité française de protection des données, ou CNIL, a déclaré mardi dans un communiqué qu’Amazon France Logistique avait donné des scanners du personnel de l’entrepôt qui enregistraient leurs périodes d’inactivité et la rapidité avec laquelle ils effectuaient certaines tâches, comme retirer un article des étagères ou le ranger.
La CNIL a jugé le système de scanner excessif, en partie parce qu’il mesurait les interruptions de travail avec une telle précision, obligeant potentiellement les salariés à justifier chaque interruption ou interruption.
Amazon (AMZN) a déclaré dans un communiqué publié sur son site de l’Union européenne : Nous sommes fortement en désaccord avec les conclusions de la CNIL et nous nous réservons le droit de faire appel.
Les systèmes de gestion d’entrepôt sont des normes de l’industrie et sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité des opérations et pour suivre le stockage des stocks et le traitement des colis à temps et conformément aux attentes des clients.
Les scanners utilisés en France mesurent si un travailleur a scanné un article moins de 1,25 seconde après avoir scanné l’article précédent, en partant de l’hypothèse qu’une numérisation trop rapide augmente le risque d’erreur, a indiqué le régulateur.
Amazon a déclaré que cet indicateur était important pour garantir que les employés prennent suffisamment de temps pour stocker les produits afin qu’ils puissent suivre nos consignes de sécurité et inspecter correctement chaque colis avant qu’il ne soit stocké. Mais la société a décidé de désactiver la collecte de ces données suite aux questions de la CNIL, ajoute-t-elle.
Deuxièmement, le personnel était considéré comme inactif si ses scanners étaient restés inactifs pendant au moins 10 minutes, a constaté le régulateur. Amazon a déclaré que les données permettaient à ses équipes de détecter les problèmes qui présentaient un risque pour les opérations de l’entreprise ou pour la sécurité de ses employés. L’entreprise va désormais relever le seuil d’enregistrement du temps d’inactivité à 30 minutes, a-t-il indiqué.
Un troisième indicateur utilisé par Amazon signalait l’interruption du scanner des travailleurs entre une et dix minutes, selon la CNIL.
De tels systèmes maintiennent les salariés sous étroite surveillance pour toutes les tâches effectuées avec des scanners et les mettent ainsi sous pression permanente, a indiqué la CNIL, ajoutant que cette surveillance confère à l’entreprise un avantage concurrentiel par rapport aux autres entreprises du marché de la vente en ligne.
Le régulateur a infligé une amende à Amazon France Logistique fin décembre à la suite de plusieurs enquêtes sur les pratiques de l’entreprise dans ses entrepôts et de plaintes de salariés. La CNIL a constaté que l’exploitant de l’entrepôt avait conservé pendant 31 jours les données relatives aux performances de son personnel, une durée qu’elle juge également excessive.
Le régulateur a jugé que l’entreprise avait enfreint plusieurs éléments de la législation européenne sur la protection des données.
Aux États-Unis, Amazon fait depuis longtemps l’objet d’un examen minutieux des conditions de travail dans ses entrepôts, les employés se plaignant d’horaires pénibles et d’une surveillance étroite de la part des patrons.