Alors que la guerre continue, le Liban est pris au piège

Young estime qu’aggraver cette humiliation à ce stade serait une grave erreur. Essayer d’imposer trop rapidement une nouvelle réalité politique et de réduire considérablement le pouvoir du Hezbollah risque de déclencher une guerre civile. Les décisions majeures, lorsqu’elles ne sont pas prises par consensus au Liban, ont tendance à générer des conflits sectaires, a-t-il averti.

En effet, l’histoire moderne du Liban a suivi ce modèle bien connu. Les querelles sectaires entre les principales sectes du pays, chiites, sunnites, chrétiennes et druzes, ont dégénéré en de violentes querelles qui font rage jusqu’à ce que des compromis et des règlements minutieux soient trouvés. Et dans leurs efforts pour manipuler l’éternelle danse des sectes du Liban au profit de leurs propres ambitions régionales ou de leurs intérêts nationaux étroits, des parties extérieures, qu’elles soient iraniennes, syriennes, israéliennes ou occidentales, ont souvent eu un impact dévastateur sur le pays, compliquant ainsi l’enchevêtrement politique.

Un changement radical et non consensuel risque donc d’avoir des conséquences démesurées, chaotiques et mortelles.

De hauts responsables militaires israéliens ont assuré à la radio israélienne Kan 11 que l’offensive terrestre atteignait sa phase finale. | Alexi J.Rosenfeld/Getty Images

Aujourd’hui, le Liban est particulièrement mal en mesure de faire face à la crise actuelle. Le pays boitait depuis son effondrement financier de 2019, avec 85 pour cent du pays en dessous du seuil de pauvreté avant même qu’Israël ne lance son incursion terrestre. Et en 2020, Beyrouth a été secouée par une explosion portuaire massive, déclenchée par une énorme quantité de nitrate d’ammonium stockée dans un entrepôt contrôlé par le Hezbollah. L’explosion a tué plus de 200 personnes, fait 7 000 blessés et causé des dégâts matériels d’une valeur de 15 milliards de dollars.

La toute dernière chose dont ce pays en difficulté a besoin, c’est d’une autre guerre. La question est : comment s’en sortir ?

Les Libanais eux-mêmes sont à court de réponses, mais ils savent que beaucoup dépendra des intentions d’Israël et du moment précis où il décidera qu’il en a fait assez pour vaincre et dégrader le Hezbollah. En attendant, le pays est en pause, incapable d’avancer et ne dispose que de peu d’agences, malgré les cris des étrangers qui réclament une restructuration et un changement.

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