#image_title

Les législateurs français votent pour interdire les « produits chimiques pour toujours », sauf dans les ustensiles de cuisine

A la veille de l’examen par l’Assemblée nationale de sa proposition de loi visant à protéger la population française des risques liés aux substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS), le député vert de la Gironde, Nicolas Thierry, a appelé ses collègues à « prendre action face à un scandale sanitaire majeur, peut-être la plus grande pollution de masse de notre histoire. »

Après une longue journée de débats essentiellement axés sur les risques potentiels de ce texte pour les entreprises françaises, il a pu se féliciter d’un « premier jalon important » : le projet de loi a été adopté à l’unanimité (186 voix pour, aucune contre et 27 abstentions) jeudi. , 4 avril. Le résultat a été obtenu malgré l’opposition du gouvernement et de SEB, leader mondial des poêles antiadhésives, qui a réussi à obtenir une exemption pour les ustensiles de cuisine, alors même que l’entreprise est une grande consommatrice et émettrice de « produits chimiques éternels ».  » « Je regrette que le lobbying grossier d’un industriel ait pu obtenir autant de soutien de la majorité, de l’extrême droite et de l’extrême droite », a déploré Thierry. Le texte va désormais passer par le Snat.

Sa mesure phare interdira la fabrication, l’importation et la vente de produits contenant des PFAS en France. L’interdiction, effective au 1er janvier 2026, et non en 2025 comme prévu dans le texte initial, interdira trois catégories de biens de consommation : les cosmétiques, les textiles d’habillement (hors vêtements de protection pour les agents de sécurité et de protection civile) et les farts de ski. Tous les textiles seront concernés par l’interdiction à partir du 1er janvier 2030.

En savoir plus « Pollution éternelle » : explorez la carte de la contamination par les PFAS en Europe

La question de l’emballage alimentaire, autre source majeure d’exposition aux « produits chimiques éternels », a été laissée de côté des délibérations du comité. Au lieu de cela, cela a été reporté aux prochaines réglementations européennes, qui devraient imposer des réglementations plus strictes, similaires à l’interdiction actuelle des PFAS au Danemark.

Un autre aspect clé du texte est que les législateurs ont décidé d’appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Il s’agit d’imposer une redevance aux industries responsables de la pollution, versée aux agences de l’eau de toute la France confrontées à des problèmes de contamination.

Présent dans les objets du quotidien

Pour mieux caractériser l’ampleur de la pollution et protéger les populations, le texte introduit l’obligation de surveiller la présence de « produits chimiques à jamais » dans l’eau potable sur tout le territoire. Aujourd’hui, la collecte de ces données se limite principalement aux régions connaissant des incidents de pollution importants, comme à Rumilly (est de la France), connue comme la « capitale mondiale de la poêle à frire », et qui abrite l’usine historique Tefal. Ils sont également enregistrés dans la « vallée chimique », au sud de Lyon (centre-sud-est de la France), qui abrite deux grands producteurs de PFAS, Arkema et Daikin.

Il vous reste 53,77% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite