Poutine se réjouit de la division de la coalition allemande sur l’aide à l’Ukraine
« Tout d’abord, ils fantasment, se remontent le moral, disait-il à propos des officiers allemands. Deuxièmement, ils tentent de nous intimider », a-t-il ajouté. «En ce qui concerne l’Allemagne, il y a des problèmes d’ordre constitutionnel. Ils ont raison de dire que si ces Taurus heurtaient cette partie du pont de Crimée qui, selon eux, fait inconditionnellement partie de la Russie, cela constituerait une violation de la Constitution de la République fédérale d’Allemagne.
Poutine semblait faire allusion à un article de la loi fondamentale allemande qui considère une guerre d’agression comme inconstitutionnelle. En d’autres termes, il semblait jouer avec Scholz et sa pire crainte : que les Russes considèrent l’utilisation de missiles Taurus pour frapper le pont comme une agression allemande.
L’incapacité de Scholz à présenter un front uni sur l’aide à l’Ukraine au sein de son propre gouvernement soulève la question de savoir comment il pourra contribuer à forger une voie commune entre les alliés européens. Scholz a appelé ses homologues européens à faire plus soutenir l’Ukraine, tout en soulignant que l’Allemagne a fourni bien plus d’aide militaire à l’Ukraine que n’importe quel autre pays européen.

Les dirigeants français et britanniques, en revanche, affirment qu’ils envoient des armes clés qui comptent réellement sur le champ de bataille, notamment leurs propres missiles à longue portée. Les divisions entre Scholz et Macron en particulier sont devenues si aiguës ces derniers temps que les dirigeants se sont sentis obligés de se rencontrer à Berlin ce vendredi, aux côtés du Premier ministre polonais Donald Tusk, dans le but de projeter l’unité européenne.
Le « chancelier de la paix »
La position de Scholz sur les missiles Taurus semble faire partie d’un effort politique plus large visant à se présenter comme un chancelier de la paix, un dirigeant européen pondéré qui sait comment soutenir les Ukrainiens tout en évitant un conflit plus large avec les Russes.
Par exemple, dans une publication sur les réseaux sociaux cette semaine, la chancelière a souligné la responsabilité de l’Allemagne de soutenir vigoureusement l’Ukraine. Mais nous avons également la responsabilité d’être prudents et de veiller à apporter notre soutien à l’Ukraine tout en évitant que cette guerre ne devienne une guerre entre la Russie et l’OTAN, a-t-il déclaré.