Le ministre français de la Défense déclare que l’envoi de troupes de combat en Ukraine n’est « pas envisageable »

Le déploiement de troupes de combat occidentales pour lutter contre la Russie sur le terrain en Ukraine n’est pas envisagé, mais de nouveaux moyens doivent être trouvés pour lutter contre l’invasion russe, a déclaré vendredi 8 mars le ministre français de la Défense.
Le président français Emmanuel Macron a provoqué le mois dernier une onde de choc dans toute l’Ukraine en refusant d’exclure toute option dans le conflit, y compris l’envoi de troupes occidentales. Malgré les réactions troublées de ses alliés, notamment de l’Allemagne, il a semblé ces derniers jours redoubler d’efforts, appelant l’Occident à ne pas se montrer « lâche ».
Le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a cependant déclaré que la fureur provoquée par les premières remarques de Macron après une conférence des alliés européens de l’Ukraine le 26 février était due au fait qu’elles avaient été « sorties de leur contexte ». « Il y avait des hypothèses clairement mises sur la table mais pas des troupes de combat au sol comme on a pu le dire ici ou là », a-t-il déclaré à la chaîne BFMTV, soulignant que Macron avait réaffirmé que la France ne serait pas un « co-belligérant » dans le conflit.
« Mais entre transfert d’armes et cobelligérance, c’est-à-dire guerre directe avec la Russie, avons-nous tout fait dans cet espace ? Y a-t-il des voies que nous pouvons explorer ? Et notamment des voies impliquant une présence militaire ? » Il a demandé. Lecornu a déclaré que cela pourrait inclure le déminage et la formation de soldats ukrainiens sur le sol ukrainien. « Plus l’Ukraine aura besoin de recruter et de renforcer son armée, plus il faudra intensifier la formation », a-t-il ajouté.
Il a également annoncé que trois entreprises françaises allaient créer des partenariats pour produire et entretenir des armes et pièces détachées sur le sol ukrainien. Il s’agit du fabricant de drones Delair, de Nexter, la branche française de la société franco-allemande KNDS qui produit les canons César livrés à Kiev, et d’Arquus, un constructeur français d’équipements militaires terrestres qui a un contrat de maintenance de véhicules blindés.
« Nous ne sommes pas dans la même situation qu’il y a deux ans » lorsque la Russie a envahi l’Ukraine en février 2022, a déclaré Lecornu, soulignant que la contre-offensive estivale de Kiev n’avait pas rencontré le succès espéré par les alliés de l’Ukraine. Il a également déclaré que la situation en Russie avait changé, comme le montre « l’assassinat » d’Alexeï Navalny, le chef de l’opposition décédé en prison le mois dernier et qui, selon ses partisans, a été tué sur ordre du Kremlin.
Macron a reçu jeudi les dirigeants des partis français pour clarifier sa politique sur l’Ukraine avant les débats parlementaires de la semaine prochaine. Plusieurs dirigeants ont ensuite exprimé leur inquiétude quant au fait qu’il ait clairement indiqué qu’il n’y avait « aucune limite » au soutien de la France à l’Ukraine.