La France « n’acceptera pas les migrants » de Lampedusa, déclare le ministre
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en a fait l’annonce mardi soir, ajoutant que Paris était prêt à aider Rome à renvoyer les migrants vers les pays avec lesquels elle entretient de bonnes relations diplomatiques, citant l’exemple de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.
« Si des personnes sont éligibles à l’asile, qu’elles sont persécutées sexuellement, politiquement, religieusement, c’est évidemment le devoir de la France comme des autres pays européens de les accueillir », a ajouté Darmanin.
Mais il a minimisé la présence de demandeurs d’asile parmi les migrants à Lampedusa, où l’Organisation internationale pour les migrations a déclaré que quelque 8 500 personnes étaient arrivées sur 199 bateaux entre lundi et mercredi derniers.
Plan d’urgence
Le nombre d’arrivées représente plus que la population totale de la petite île italienne, ce qui a incité la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à s’y rendre dimanche pour dévoiler un plan d’action d’urgence.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a appelé les partenaires européens de l’Italie à partager davantage de responsabilités.
Cependant, le partage du fardeau des nouveaux arrivants s’est heurté à une forte résistance de la part des membres du bloc. Avant la France, les gouvernements de droite de Pologne et de Hongrie avaient refusé d’accepter les migrants en provenance d’Italie.
En France, où le président Emmanuel Macron est minoritaire au Parlement, les partis politiques se disputent un projet de loi régissant les nouveaux arrivants.
La France devrait faire face à un appel du pape François à une plus grande tolérance envers les migrants plus tard cette semaine lors d’une visite très médiatisée dans la ville méditerranéenne de Marseille, où le pontife rencontrera Macron et célébrera la messe devant des dizaines de milliers de personnes dans un stade.
(avec fils de presse)