La Russie oppose son veto à la résolution franco-émiratie visant à prolonger les sanctions de l’ONU contre le Mali

Mercredi 30 août, la Russie a opposé son veto à la proposition présentée par la France et les Émirats arabes unis de prolonger les sanctions de l’ONU contre la nation africaine du Mali. Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, Vassily Nebenzia, l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, a déclaré que le projet déposé par les deux pays « ignorait complètement les préoccupations de Bamako et de Moscou », selon la chaîne de télévision affiliée à l’État russe. RT. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté le 30 août le renouvellement du régime de sanctions contre le Mali.

Les membres du Conseil ont voté sur deux projets de résolution. Une résolution a été préparée par la France et les Émirats arabes unis (EAU), visant à renouveler les sanctions liées au gel des avoirs et à l’interdiction de voyager au Mali jusqu’au 31 août 2024, ainsi qu’à prolonger le mandat du Groupe d’experts qui soutient le Comité des sanctions 2374 contre le Mali. jusqu’au 30 septembre 2023. Le deuxième projet de résolution a été proposé par la Russie, qui renouvellerait les mesures de sanctions contre le Mali pour une année supplémentaire mais dissoudrait le mandat du Groupe d’experts.

Le projet franco-émirien a été présenté aux membres du Conseil le 11 août et une négociation au niveau des experts a été convoquée sur le texte le 16 août. La résolution a reçu 13 voix au Conseil de sécurité de l’ONU, mais elle a échoué car la Russie a voté contre et son allié la Chine s’est abstenue lors du vote. Le Japon a voté non et 13 autres membres se sont abstenus. Le projet alternatif de Moscou a été rejeté par les membres du Conseil.

Le projet franco-émirati « ne tient absolument aucun compte des préoccupations de la partie malienne et de la position de la Fédération de Russie », aurait déclaré Nebenzia.

Sanctions imposées en raison de la fragilité de la mise en œuvre de l’accord de paix de 2015

L’ONU a imposé des sanctions au régime militaire malien via la résolution 2374 du 5 septembre 2017 pour faire pression sur les parties maliennes afin qu’elles mettent en œuvre l’Accord de paix et de réconciliation de 2015. Les critères de désignation comprenaient « l’engagement dans des hostilités en violation de l’accord de paix ; prendre des mesures qui font obstacle, entravent par un retard prolongé ou qui menacent l’accord ; et agir pour ou au nom de, ou soutenir ou financer d’une autre manière, ceux qui violent l’accord en s’engageant dans des hostilités ou en entravant sa mise en œuvre, y compris grâce aux produits du crime organisé. Un rapport de l’ONU suggère la fragilité de l’accord de paix de 2015 alors que les tensions s’accentuent entre les groupes armés signataires et le gouvernement malien.

Selon l’Associated Press, la Russie s’en est prise au groupe d’experts car le rapport publié par celui-ci accusait la société militaire privée russe Wagner d’avoir prétendument utilisé « la violence contre les femmes et d’autres formes de violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international » pour « propager » terreur parmi les populations. La France, l’ancienne puissance coloniale du Mali, a retiré toutes ses troupes de ce pays africain l’année dernière, mettant ainsi fin à une opération de neuf ans. L’armée française avait annoncé qu’elle retirerait ses troupes « de manière ordonnée et sûre ».


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