Pourquoi la laïcité est dangereuse. 1. Un crime scandaleux en France : les enfants prient
Les événements récents confirment l’obstination de la France à empêcher toute manifestation publique des religions. Pour faire avancer les choses, la laïcité mobilise des équipes étatiques visant à rééduquer les enfants dans les écoles.
par Marco Respinti
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La ville de Nice abrite un certain nombre de faits extrêmement graves, qui se sont déroulés dans plusieurs immeubles (plusieurs faits extrêmement graves qui se sont produits dans différents établissements). C’est ce qu’a écrit Christian Estrosi, maire de la perle de la Côte d’Azur, en France méditerranéenne. dans une lettre du 15 juin 2023 à la Première ministre française Elizabeth Borne. Qu’est-ce que ce nombre de faits extrêmement graves, valant une alerte nationale et la dénonciation publique par les autorités ? Quelques enfants, âgés de 9 à 11 ans, ont prié.
La liberté religieuse est menacée partout dans le monde de différentes manières, degrés et formes. Dans les sociétés démocratiques, la persécution est souvent indirecte. Elle peut être de nature administrative ou fiscale, comme le montre le cas du Tai Ji Men à Taïwan. Parfois, c’est culturel. La France tolérante peut devenir intolérante, comme le prouve le cas paradigmatique de Nice.
Dans certaines écoles, certains enfants priaient selon les rituels musulmans dans la cour des écoles qu’ils fréquentaient, ou réussissaient à observer une minute de silence à la mémoire du prophète Mahomet (ont fait la priee musulmane dans la cour de leur établissement ou ont organisé une minute de silence la mémoire du prophète Mahomet dans leur cole). Dans le détail, le 16 mai, 10 élèves de l’école élémentaire Saint-Sylvestre dans le nord de Nice et trois le 5 juin de l’école élémentaire Fuon Cauda, dans le centre-ville, ont prié avant le déjeuner. Le 8 juin, un enfant d’une troisième école élémentaire, Bois de Boulogne dans le quartier de Nice Moulins, a organisé une commémoration silencieuse du prophète Mahomet, comme l’ont rapporté le quotidien français Le Figaro et la radio publique France. D’ailleurs, toujours à Nice, trois élèves priaient dans un lycée, le Collège Picasso de Vallauris-Golfe-Juan, et une jeune fille portait l’abaya, robe traditionnelle utilisée par mes musulmans surtout dans la péninsule arabique, au lycée Estienne d’Orves. Les trois élèves ont été exclus définitivement des écoles, et la jeune fille a subi le même sort pendant cinq jours.
Aussi difficile qu’il soit de croire en l’année 2023 au cœur de l’Europe, la prière apparaît aujourd’hui en France comme un crime révoltant. Un petit groupe d’enfants qui prient équivaut (ce sont les mots utilisés par les autorités) à une suspicion de radicalisation. En effet, dans sa lettre au Premier ministre français, le maire de Nice parle d’une tentative d’intrusion de la religion dans ces sanctuaires de la République que sont nos écoles (ces tentatives d’intrusion du religieux au sein des sanctuaires de la République que sont nos coles). Il a sollicité la mise en place de mesures adaptées à l’antiterrorisme : notre réponse doit être ferme, collective et résolue (notre réponse doit être ferme, collective et résolue). Il a promis de ne faire aucun prisonnier : notre République laïque est notre rempart collectif contre l’obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser (la République laque est notre rempart collectif contre l’obscurantisme religieux qui tente de nous déstabiliser).

Pourtant, ce n’était pas assez. Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Jeunesse, M. Pap Ndiaye, a qualifié la prière des enfants d’intolérable () faits () intolérables), ajoutant qu’il a immédiatement mobilisé l’équipe des valeurs de la République (Je mobilise immédiatement les quipes valeurs de la République). En effet, dans la France d’aujourd’hui, il existe des missions régionales mises en place par le ministère de l’Éducation nationale qui interviennent à la demande et par nécessité pour imposer les valeurs républicaines.
Pourquoi j’insiste sur l’affaire Nice, plusieurs semaines après les faits ? Parce qu’il est emblématique. Et aussi parce que, après les propos audacieux des autorités françaises, rien n’a suivi pour calmer ou du moins équilibrer la réaction, comme il aurait été raisonnable de s’y attendre.
Le jargon utilisé est étonnant. La notion d’une équipe de valeur Republics est stupéfiante. Mais cela vient du fait que l’éducation nationale française vise à éradiquer totalement tout signe de religion ou de spiritualité de toute école publique du pays, et à imposer les valeurs républicaines. C’est pourtant l’autre nom de la vision du monde laïque qui résulte du projet français des Lumières, mêlé au 19ele positivisme du siècle dernier, l’anticatholicisme féroce traditionnel, la libre-pensée rationaliste théorique représentée par certains courants de la franc-maçonnerie, et l’irréligion pratique. Elle combat la religion par l’anti-religion, faisant de l’anti-religion une religion laïque, comme le montrent les tons et les mots (ces sanctuaires de la République que sont nos écoles) qui ont été employés dans l’affaire de Nice.
Tout est parfaitement conforme au sens originel du mot français idologie, idéologie. Créé par le philosophe français Antoine-Louis-Claude Destutt de Tracy (1754-1836) dans son Mémoire sur la faculté de penser de 1796, Mémoires sur la capacité de penser, il signifiait transmettre l’idée d’une science des idées organiquement et logiquement opposée à la religion.

Depuis que Destutt de Tracy et d’autres intellectuels de l’époque caressaient le projet de réduire l’héritage laïc de la Révolution française (1789-1799) à une science, ils jetèrent leur dévolu sur Napoléon Bonaparte (1769-1821), le considérant comme le technocrate tout indiqué pour la emploi. Grâce au pouvoir despotique de Napoléon, l’idéologie qu’ils pensaient pourrait enfin être imposée comme la nouvelle norme philosophique nationale, et également exportée à l’étranger. Mais Napoléon s’est révélé trop intelligent pour devenir l’otage d’un seul lobby, aussi sympathique qu’il ait pu lui être personnellement, et a fini par ne pas satisfaire pleinement les idéologues, qui l’ont qualifié de traître.
Mais le pouvoir de l’idéologie était déjà en marche. Plus grand et plus efficace que n’importe quel individu ou groupe, il a trouvé sa propre voie vers le succès culturel, validant l’esprit de la Révolution française en tant qu’anti-religion organisée à travers le monde ou partout où il a pu matériellement arriver. N’ayant jamais peur des changements tactiques et des mises à jour, l’idéologie était alors prête pour la prochaine révolution, qu’elle soit bolchevique ou nazie.
Quant à la France, les pouvoirs publics dans le cas de Nice n’ont pas ciblé uniquement les musulmans. Ils ont frappé tous les croyants qui ont osé manifester leurs croyances. Cela pourrait arriver à n’importe qui, à n’importe quel groupe ou croyance. Cela rappelait aussi la tactique maoïste : Punir un, enseigner cent. Cela est possible car en France l’idéologie en tant qu’anti-religion organisée a donné naissance à tout un appareil juridique matérialisé par le concept de lacit qui est l’un des mots les plus difficiles à traduire dans tout le vocabulaire français. Il aura en effet besoin des trois prochains articles de cette série pour tenter de gratter sa surface.