5 raisons pour lesquelles votre travail de député européen est moins amusant qu’avant
1. Adieu aux groupes d’amis
À l’époque (c’est-à-dire en 2022), il était possible de montrer son enthousiasme pour un pays sans avoir à faire face aux tracas d’une présence au comité des affaires étrangères ou de rejoindre une délégation officielle en devenant membre d’un groupe d’amitié. Cela permettait d’assister à tous les dîners chics dans les ambassades sans avoir à entendre les vérités gênantes des organisations non gouvernementales ou des missions officielles d’enquête. Pourtant, ces voies diplomatiques détournées ont été interdites dans le cadre des réformes post-Qatargate.
2. Divulgation, divulgation, divulgation
Les valises pleines d’argent d’Eva Kailis ont gâché les choses pour vous tous. Avant, vous n’étiez obligé de divulguer vos rencontres avec des lobbyistes que si vous aviez un rôle important dans le dossier en discussion. Maintenant, presque tout le monde et ses assistants doivent enregistrer leurs rencontres en ligne.
Les déclarations financières sont également devenues plus invasives. Les députés doivent désormais énumérer plus de détails sur leurs petits boulots, même si le consultant ne suffit plus s’ils paient plus de 5 000 $ par an. Vous devrez également déclarer tous vos biens privés au début et à la fin de votre mandat. Mais ne vous inquiétez pas trop à ce sujet : ils restent privés, sauf si vous êtes accusé d’un acte répréhensible.
La pénalité potentielle pour non-respect des règles est également le double de ce qu’elle était au début du dernier cours MEP : votre indemnité journalière peut être réduite jusqu’à 60 jours.
3. De plus en plus de journalistes vous traquent
Les eurocrates ont hurlé quand POLITICO a fait irruption sur la scène en 2014 avec une importante équipe de journalistes irrévérencieux et maintenant, d’autres se joignent à eux. Les médias traditionnels comme Euractiv et Euronews, sans parler des nouveaux venus comme Contexte en France et Table Media en Allemagne, font de gros investissements pour couvrir les institutions de l’Union européenne et embauchent de nouveaux reporters. Il va donc être de plus en plus difficile de garantir que ce qui se passe à Bruxelles reste à Bruxelles.
4. Vous devrez peut-être vous présenter au travail
Le Parlement précédent avait élaboré des plans pour s’assurer que vous accomplissiez réellement le travail pour lequel les électeurs vous ont envoyé à Bruxelles. Alors que l’idée d’annuler les débats si moins d’un tiers des législateurs européens sont présents a rencontré une forte résistance, l’institution met un frein aux discours spontanés sans réellement assister à l’intégralité du débat. De nouvelles règles exigent que les membres soient présents à un débat au cours duquel ils doivent prendre la parole.
5. (Légèrement) plus difficile de trouver votre prochain emploi
La sécurité de l’emploi est un avantage clé du métier de législateur européen : votre potentiel de revenu reste élevé même après avoir quitté votre poste, avec un nombre illimité de postes de lobbying et de conseillers seniors disponibles. Mais après le Qatargate, la porte tournante est devenue un peu plus difficile : vous devrez attendre six mois après la fin de votre mandat avant de pouvoir faire pression sur vos anciens collègues. Les badges d’accès permanents au Parlement attribués aux anciens députés européens ont également disparu ; à la place, vous devrez vous enregistrer pour obtenir un nouveau laissez-passer à chaque visite.