Xi Jinping confie un troisième mandat historique à la présidence de la Chine
La nomination par le parlement chinois intervient après que Xi ait enfermé cinq autres années à la tête du Parti communiste (PCC) et de l’armée – les deux postes de direction les plus importants de la politique chinoise – en octobre.
Depuis lors, Xi, 69 ans, a résisté à de nombreuses protestations contre sa politique zéro Covid et son abandon ultérieur qui a vu d’innombrables personnes mourir.
Ces problèmes ont été évités lors de l’Assemblée populaire nationale (APN) de cette semaine, un événement soigneusement chorégraphié qui devrait également nommer l’allié de Xi Li Qiang au poste de nouveau Premier ministre.
Et vendredi, ils ont confié à Xi un troisième mandat à la présidence de la Chine – le point culminant d’une ascension remarquable au cours de laquelle il est passé d’un apparatchik de parti relativement peu connu au chef d’une superpuissance mondiale.
Son couronnement le prépare à devenir le président le plus ancien de la Chine moderne et signifiera que Xi règnera jusqu’à plus de soixante-dix ans – si aucun challenger n’émerge.
Adrian Geiges, co-auteur de « Xi Jinping : l’homme le plus puissant du monde », a déclaré à l’AFP qu’il ne pensait pas que Xi était motivé par un désir d’enrichissement personnel, malgré les enquêtes des médias internationaux ayant révélé la richesse amassée de sa famille.
« Ce n’est pas son intérêt », a déclaré Geiges.
« Il a vraiment une vision de la Chine, il veut voir la Chine comme le pays le plus puissant du monde. »
Pendant des décennies, la Chine – marquée par le règne dictatorial et le culte de la personnalité du dirigeant fondateur Mao Zedong – a évité le règne d’un seul homme au profit d’un leadership plus consensuel, mais toujours autocratique.
Ce modèle imposait des limites de mandat au rôle largement cérémoniel de la présidence, les prédécesseurs de Xi Jiang Zemin et Hu Jintao abandonnant le pouvoir après 10 ans de mandat.
Xi a déchiré ce livre de règles, abolissant les limites de mandats en 2018 et permettant à un culte de la personnalité de favoriser son leadership tout-puissant.
Mais le début de son troisième mandat sans précédent à la tête de la Chine survient alors que la deuxième économie mondiale fait face à des vents contraires majeurs, allant d’un ralentissement de la croissance et d’un secteur immobilier en difficulté à une baisse du taux de natalité.
Les relations avec les États-Unis sont également au plus bas depuis des décennies, les puissances s’affrontant sur tout, des droits de l’homme au commerce et à la technologie.
« Nous verrons une Chine plus affirmée sur la scène mondiale, insistant pour que son récit soit accepté », a déclaré à l’AFP Steve Tsang, directeur du SOAS China Institute.
« Mais c’est aussi celui qui se concentrera sur le pays pour le rendre moins dépendant du reste du monde et faire du Parti communiste la pièce maîtresse de la gouvernance, plutôt que du gouvernement chinois », a-t-il déclaré.
« Ce n’est pas un retour à l’ère maoïste, mais une époque dans laquelle les maoïstes se sentiront à l’aise », a ajouté Tsang.
« Pas une direction de voyage qui soit bonne pour le reste du monde. »
(AFP)