Une convention citoyenne décidera si la France légalise le suicide assisté

Ce mois-ci, 150 citoyens français choisis au hasard débattront de l’adoption ou non d’une législation qui légalisera l’aide à mourir dans le cadre du plan du président Emmanuel Macron visant à faire avancer les propositions visant à légaliser le suicide assisté.

Le panel de citoyens participera à un débat de six mois sur l’opportunité d’autoriser l’euthanasie légale et le suicide assisté. Un sondage montre que 93% des citoyens français sont favorables à l’établissement d’un droit à mourir dans le pays.

Macron a déclaré le 13 septembre que la convention serait utilisée pour éventuellement modifier le cadre juridique d’ici la fin de 2023, selon le média européen EURACTIV.

Lorsque la nouvelle du plan de Macron a éclaté en septembre, la Conférence des évêques catholiques romains de France a averti que cette décision s’écartait de l’héritage éthique de la France en tant que pays catholique.

Depuis plusieurs décennies, un équilibre a été progressivement trouvé dans notre pays pour éviter l’acharnement thérapeutique et favoriser les soins palliatifs. Cette façon française [says] quelque chose sur l’héritage éthique de notre pays, dit le communiqué.

Nous percevons que le besoin essentiel du plus grand nombre est d’être considéré, respecté, aidé, accompagné, non abandonné. Leurs souffrances doivent être soulagées, mais leurs appels expriment aussi leur besoin de relation et de proximité. L’attente la plus profonde de toute aide active à vivre n’est-elle pas plutôt qu’une aide active à mourir ? ajoute la déclaration.

150 citoyens français pour décider de la question de l’euthanasie

Le suicide assisté se réfère généralement au moment où un médecin prescrit des médicaments mortels à un patient pour qu’il s’auto-administre, alors que, dans le cas de l’euthanasie, un médecin administre directement les médicaments au patient.

Le comité national d’éthique de la France a récemment ouvert la porte à la légalisation de l’aide à mourir lorsqu’il a publié un rapport en sa faveur en septembre.

Il existe un moyen d’appliquer éthiquement l’aide active à mourir, sous certaines conditions strictes avec lesquelles il semble inacceptable de transiger, a déclaré à la presse un auteur du rapport, selon RFI.

La loi française Claeys-Lonetti actuelle permet aux patients en phase terminale de refuser les traitements et de recevoir une sédation profonde et continue jusqu’à la mort en phase terminale, lorsqu’un patient est en train de mourir.

Le panel répondra à une question demandant si la loi actuelle en France doit être modifiée : le cadre accompagnant la fin de vie est-il adapté aux différentes situations ou faut-il introduire des changements ?

Sur la base des réponses, le gouvernement ira de l’avant avec la modification de la loi Claeys-Leonetti sur la base des changements suggérés par les panels.

Le pays devrait annoncer sa décision en mars 2023.

Si elle légalisait la mesure, la France rejoindrait une liste croissante d’autres pays européens qui proposent le suicide assisté sous une forme ou une autre : l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Suisse.

De plus, la Norvège, la Finlande, la Suède, le Danemark et l’Autriche autorisent l’euthanasie passive ou le retrait des soins de base essentiels au maintien de la vie des patients pour accélérer la mort, comme la nutrition et l’eau pour provoquer la famine et la déshydratation.

Avec la France, le Portugal et l’Irlande débattent actuellement de mesures d’aide à mourir.

Rita Marker est la directrice exécutive du Patients Rights Council, une organisation à but non lucratif qui tient les gens informés des lois sur le suicide assisté dans le monde et offre de l’aide pour la paperasserie pour les directives médicales anticipées.

C’est la poussée de tous ces pays pour essayer de légaliser pour transformer le crime de suicide assisté et d’euthanasie en un traitement médical, a déclaré Marker à CNA.

Marker pense que les gens doivent se tenir au courant de ce qui se passe avec les lois sur le suicide assisté.

Cela affectera absolument tout le monde, a-t-elle déclaré. Au Canada, on parle même maintenant d’euthanasier les nourrissons. Une fois que vous transformez ces crimes en traitements médicaux, [they will] continuez à les développer.

La législation sur l’euthanasie ciblerait les personnes handicapées

L’Église catholique enseigne que l’euthanasie est un crime contre la vie humaine.

L’Église est convaincue de la nécessité de réaffirmer comme enseignement définitif que l’euthanasie est un crime contre la vie humaine car, dans cet acte, on choisit directement de causer la mort d’un autre être humain innocent, un document de 2020 publié par le Vatican sur la question lit.

Le pape François a également averti Macron et les responsables français lors d’une audience le 21 octobre de la décision de reprendre le débat pour légaliser l’euthanasie.

J’ose espérer que sur des questions aussi essentielles, le débat puisse se faire en vérité pour accompagner la vie jusqu’à sa fin naturelle, a déclaré François à l’auditoire, appelant à des soins palliatifs plutôt qu’à l’euthanasie.

Not Dead Yet, un groupe américain de défense des droits des personnes handicapées qui s’oppose à la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, a condamné la décision de Frances.

Not Dead Yet n’est pas d’accord avec la commission d’éthique de Frances sur le fait qu’il existe une voie vers une application éthique de l’aide à mourir, a déclaré John B. Kelly, porte-parole de l’organisation, à l’AIIC.

Kelly est également directrice de Second Thoughts MA, un groupe de défense des droits des personnes handicapées basé au Massachusetts qui s’oppose à la légalisation du suicide assisté, car il s’agit d’une forme mortelle de discrimination contre les personnes handicapées.

Malgré la rhétorique de réduction de la souffrance, le suicide assisté cible les personnes handicapées pour une mort précoce en raison de notre dépendance à l’égard des autres pour l’assistance. Les personnes handicapées méritent le même niveau de services de prévention du suicide que tout le monde, a ajouté Kelly.

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