« Une affaire sordide » : un homme avoue le meurtre d’une octogénaire pour environ 350 euros en Isère
Un homme a été mis en examen pour « homicide volontaire sur personne vulnérable » après avoir avoué le meurtre un octogénaire à Voiron dans l’Isère pour quelques centaines d’euros, a indiqué vendredi le parquet de Grenoble.
Le 28 octobre, la victime, âgée de 81 ans, a été retrouvée poignardée dans son appartement par un ami qui lui rendait visite. Cette femme, décédée deux jours plus tôt, était « très fragile », mesurait 1m46 et pesait 33 kilos, a indiqué le procureur de Grenoble Etienne Manteaux lors d’une conférence de presse.
« Pas de montant significatif »
Sans enfants et non mariée, elle vivait seule dans son appartement dont elle était locataire, recevait peu de visiteurs et n’avait « pas de somme significative sur son compte bancaire », a-t-il ajouté.
Le conjoint de celui qui a retrouvé l’octogénaire à son domicile, un homme de 48 ans, sans emploi et sans abri, a été placé en garde à vue mercredi, a indiqué M. Manteaux.
Il a reconnu avoir infligé à sa victime onze coups de couteau, dont quatre mortels selon l’autopsie, principalement au thorax et à l’abdomen, puis avoir utilisé la carte bancaire de sa victime pour payer « quelques courses, réserver un train et une chambre d’hôtel » pour lui et son ami.
« Pas d’achat somptuaire », a résumé le procureur, soulignant « le décalage absolu entre l’extraordinaire gravité des faits et le côté déconcertant de ces quelques achats ordinaires », dont le montant avoisinerait « 350 euros ».
« Relativement détaché »
L’ex-ambulancier a expliqué son geste « par le fait qu’il avait vraiment besoin d’argent », et n’avait « pas osé le demander » à la vieille dame, selon le parquet. Ce père de trois enfants issus de deux unions différentes avait déjà été condamné à de la prison avec sursis en 2023 par le tribunal judiciaire de Saint-Quentin (Aisne) pour violences sur ses enfants.
Il affirme qu’il n’a pas prémédité son acte. « Il est apparu relativement détaché, mais a exprimé des regrets, bien qu’assez froids et détachés », ont précisé Étienne Manteaux et Romain Rousseau, chef de la police judiciaire de Grenoble. Pour ce dernier, il s’agit d’une « affaire sordide » pour des « raisons frivoles ».
Quant à une éventuelle complicité de la part de son amie, « tout porte à croire qu’elle n’a pas été informée des faits », a précisé Etienne Manteaux. Des expertises psychologiques sont en cours pour clarifier le profil de l’homme et des images de vidéosurveillance de la journée du 26 octobre sont en cours de traitement.