Un pèlerinage américain : Réflexions de cimetières américains en Belgique et en France
S’il devait y avoir un pèlerinage pour les Américains, il me semble que ces champs sacrés et majestueux devraient être les destinations : les cimetières où sont enterrés les héros de certaines de nos campagnes de combat les plus dures, les plus sanglantes et les plus conséquentes.
En regardant à travers le paysage, je crois que leurs histoires peuvent encore être entendues dans la brise bruissante bruissant les arbres à proximité.
L’ordre de tout cela est difficile à comprendre. Voici 5 274 pierres tombales d’un blanc immaculé parfaitement alignées en rangées au sommet d’acres magnifiquement entretenus de vert, d’ambre et d’or, s’étendant jusqu’à l’horizon. Cela contredit le chaos dans lequel ces camarades tombés ont donné leur vie.
Ce voyage m’amène au cimetière américain des Ardennes et aux cimetières américains d’Henri-Chapelle, tous deux près de Bruxelles, en Belgique ; le cimetière américain de Suresnes et le cimetière commémoratif de l’Escadrille Lafayette près de Paris, en France. Je repartirai profondément changé.
Au cimetière commémoratif de l’Escadrille Lafayette, qui marque le berceau de l’aviation de combat, je reviens avec les ailes que mon grand-père portait au combat ici il y a 104 ans. Dans la crypte voisine, une série de magnifiques vitraux représentent un aigle américain dynamique quittant New York pour la France, et les batailles féroces qui ont suivi qui ont fait quelque 116 000 morts américains alors qu’ils renversaient la vapeur pendant la Première Guerre mondiale. La dernière fenêtre montre un victorieux mais American Eagle profondément épuisé avec la tête baissée à cause de la souffrance qui est venue de la guerre pour mettre fin à toutes les guerres.

À Henri-Chapelle, des dizaines de Belges vieillissants portent des drapeaux commémorant les batailles de la Seconde Guerre mondiale qui se sont déroulées à proximité. Quelque 40 lycéens locaux agitent des drapeaux américains et chantent le Star Spangled Banner en anglais toujours reconnaissants pour tout ce que nous avons fait.
Ensuite, une demi-douzaine d’enfants belges montent sur un podium et lisent à haute voix des lettres écrites par les Américains au repos dans ce cimetière, des lettres ordinaires à la maison qui parlent d’espoirs, de rêves et de retours à la maison qui ne pourront jamais se réaliser. Ils parlent aussi de la perte et du sacrifice des frères et sœurs qui les ont précédés dans la mort.

Il y a peu de mention de la noirceur qui les a amenés à se battre dans ces domaines. Les nazis, les fascistes et les impérialistes reçoivent peu d’attention dans leurs écrits. A peine sortis de leur enfance, les morts sont venus de toute l’Amérique, des fermes et des villes, de l’Est et de l’Ouest. Nous les honorons en nous souvenant.
Plus tard, en marchant dans ce magnifique champ, je tombe sur une famille qui s’étend sur plusieurs générations. L’aîné, dans un costume sombre méticuleusement repassé, est courbé et touche pour la toute première fois la pierre tombale de son frère. Il amène un petit-fils qui touche aussi la pierre tombale. Un flambeau est passé. Je leur donne de la distance, j’incline la tête et dis une prière silencieuse.
A chaque pas parmi les pierres tombales, chaque genou pris pour lire une inscription, chaque pause momentanée pour réfléchir sur des vies arrachées à leurs rêves trop tôt, je sens les émotions monter en moi.
Dans le silence, j’en viens à croire qu’ils entendront ma prière, toucheront ma larme et sentiront mon esprit. Pourtant, dans la brise tranquille, je n’entends aucune amertume pour leur perte ; juste la gratitude d’être rappelé.
Parmi les pierres tombales, certaines sont gravées en or, dignes de celles reconnues par la médaille d’honneur. Mais la plupart n’ont pas une telle reconnaissance, juste la pierre blanche qui les identifie comme des patriotes courageux et fiers qui sont allés au combat sûrs seulement qu’à leur gauche et à leur droite se trouvaient des gens qui mourraient pour eux, et pour qui ils mourraient s’ils étaient appelés. Ils sont couchés ensemble maintenant.
Je vole avec eux dans des casques en cuir, des chapeaux écrasés et des lunettes éclaboussées d’huile épinglées dans le courant libre, lors de missions au cœur du territoire ennemi. Montant courageusement haut dans le soleil et descendant dans les griffes de la mort, leur monde est un monde sans frontières ni barrières traditionnelles, un vortex au lieu de la terre et du ciel et des flak, des balles et des bombes. Les dimensions du combat aérien sont d’une ampleur et d’une complexité sans précédent. Ensemble, ils ont gagné l’air.
Ils m’invitent à rejoindre leur groupe de frères au sol et à se tenir à côté d’eux alors qu’ils regardent à travers des jumelles, recouverts de boue et de sang sans avoir le temps de souffrir. Ils ont combattu avec vaillance contre la tyrannie dans des batailles acharnées et violentes sur six continents. Ensemble, ils ont gagné le terrain.

Ils m’emmènent avec eux dans les embruns salins piquants, à travers les vagues et à travers le brouillard de la guerre. Si peu de pierres tombales marquent leur perte, leurs corps plus souvent engagés dans les profondeurs, il faut aussi se souvenir d’eux : Ensemble, ils ont gagné la mer.
Partout dans le monde se trouvent 26 cimetières américains et 32 monuments aux valeurs, au service et au sacrifice américains, contrôlés par l’American Battle Monuments Commission. La Normandie, Midway, Flanders Field, Guadalcanal, la bataille des Ardennes, Panama, l’Afrique du Nord et tous les autres, sont les phares de l’espoir que l’Amérique a apporté et continue d’apporter, une nation fondée sur la liberté, qui offre une aide sans compromis, quand et où vous êtes appelé.
S’il devait y avoir un pèlerinage pour les Américains, ce devrait être dans ces lieux, où la magnificence de notre nation se voit le plus clairement dans les histoires de ceux qui sont au repos.
Venez ici, mes amis, et laissez leurs histoires prendre racine et vivre dans votre cœur. Vous en sortirez profondément changé.
Daniel P. Woodward est un général de brigade à la retraite de l’Armée de l’air, un commissaire nommé par le président auprès de l’American Battle Monuments Commission et le directeur exécutif de l’Arnold Air Society et de Silver Wings, une organisation de développement professionnel collégiale à but non lucratif engagée dans la construction de militaires et de fonctionnaires. dirigeants.