« Un objectif essentiel : un gouvernement libyen unifié »
Monsieur le Président,
Je remercie le Représentant spécial de son exposé.
Je voudrais réaffirmer d’emblée un objectif essentiel : celui d’un gouvernement libyen unifié, capable de gouverner partout et de représenter tous les Libyens. Le statu quo rend la Libye vulnérable à l’ingérence étrangère et aux tentatives de déstabilisation, ainsi qu’à la division.
Les acquis de l’accord de cessez-le-feu doivent être préservés et sa mise en œuvre doit être complète. La mise en œuvre du plan de retrait libyen des forces étrangères, des combattants étrangers et des mercenaires et d’un processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration des milices est une priorité. Les violences estivales en Tripolitaine l’ont rappelé. La réunification des forces armées libyennes est le meilleur moyen de parvenir à une Libye souveraine et pacifique. La France continuera à soutenir le dialogue entre les acteurs de sécurité à l’Est et à l’Ouest, soutenu notamment par le comité militaire mixte 5+5, afin de préserver l’unité du pays.
L’embargo sur les armes doit être pleinement respecté. La France continuera d’agir dans ce sens en appui à l’opération IRINI. Elle appelle tous les pays agissant en Méditerranée à coopérer à cette opération.
Elle appelle tous les acteurs libyens et régionaux à respecter les droits souverains des États membres de l’Union européenne. Le protocole d’accord signé entre la Turquie et le gouvernement libyen d’entente nationale en 2019 et tout autre accord qui en découle ne sont pas conformes au droit international de la mer et ne peuvent avoir de conséquences juridiques pour les États tiers.
Seule la libre expression de la volonté du peuple peut restaurer une légitimité incontestable en Libye. Face aux divisions croissantes, alimentées par les ingérences étrangères, il est essentiel d’œuvrer à une nouvelle feuille de route politique. Il est donc urgent de remettre la Libye sur les rails pour des élections présidentielles et législatives simultanées en Tripolitaine, en Cyrénaïque et au Fezzan. Seul un véritable dialogue entre tous les Libyens rendra cela possible. Cela doit déboucher sur une base constitutionnelle, mais aussi sur des engagements réels entre les acteurs pour des élections sûres, transparentes et crédibles.
Sur le plan économique, la France appelle les Libyens à mettre en place un mécanisme de redistribution juste et transparente des revenus au profit de l’ensemble de la population. Il est indispensable de mettre un terme au détournement des deniers publics, qui profite notamment aux milices et attise les tensions sur le terrain.
Les violations des droits de l’homme sont profondément inquiétantes, en particulier la violence sexuelle et sexiste, ainsi que les violations contre les migrants et les réfugiés. La France demande que les responsables soient traduits en justice. Il rappelle la responsabilité première des autorités libyennes et les encourage à coopérer pleinement avec la Cour pénale internationale.
Monsieur le Président,
Il est plus important que jamais que ce Conseil et l’ONU aident la Libye et son peuple à relever les défis qui menacent sa souveraineté, sa sécurité et son unité. C’est pourquoi la France soutient pleinement la médiation du représentant spécial Abdoulaye Bathily et le renouvellement pour un an du mandat de la MINUL.
Merci.