Un groupe de marche aide les patients cardiaques français à retrouver une vie normale
C’est la vie. C’est mieux ici que dans le gymnase.
Eric Marcq, 56 ans, respire l’air frais du matin. Tous les jeudis depuis la mi-juin, il vient sur ce lac de Mougins (Alpes-Maritimes) pour un spot de marche nordique.
Les séances de groupe font partie du programme As du Coeur, testant des régimes d’exercice gratuits de cinq mois pour les personnes qui ont récemment souffert de graves problèmes cardiaques.
Les cours font suite aux trois semaines de réadaptation cardiaque que les patients reçoivent déjà.
Chaque semaine, le groupe a une heure de marche nordique et une séance en salle de sport.
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Après avoir passé les premières semaines à marcher autour du lac, aujourd’hui le groupe se dirige vers la forêt à la recherche de collines pour augmenter la difficulté.
Tu ne croirais jamais que nous avons été opérés il y a deux ou trois mois
On n’aurait jamais cru qu’on s’était fait opérer il y a deux ou trois mois, raconte l’ancien routier Francis Bozzano.
Bien qu’il ne présentait aucun symptôme et menait une vie active, après avoir été encouragé par son médecin à consulter un cardiologue, M. Bozzano a appris qu’il souffrait d’une dilatation aortique.
Son aorte s’était élargie et risquait de se rompre.
Il a subi une opération à cœur ouvert, après quoi il a commencé à souffrir d’arythmie, nécessitant deux électrochocs de cardioversion pour rétablir un rythme cardiaque régulier et une chirurgie d’ablation.
Onze jours plus tard, je pouvais traverser ma chambre. J’ai demandé à l’infirmière de m’aider à me lever pour que je puisse marcher jusqu’à la fenêtre. Quand je suis revenu, je me suis assis sur le lit et j’ai pleuré comme une fontaine.
Les activités d’aujourd’hui sont animées par Marie-Line Alemany de Vitae Sport Sant, l’une des 436 Maisons Sport-Sant créées à partir de 2019 pour permettre un accès équitable aux bienfaits de l’activité physique sur la santé.
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La marche est entrecoupée de différents exercices, dont l’utilisation d’un banc de parc pour effectuer des step-ups. L’idée est de montrer aux entraînements de groupe qu’ils peuvent se reproduire sans équipement coûteux.
M. Bozzano aime aussi faire du vélo sur de longues distances, mais il pense que le programme a aidé sa récupération physique.
Nous travaillons les muscles que nous n’utilisons pas normalement
Nous travaillons les muscles que nous n’utilisons pas normalement, dit-il. Il a commencé à venir au lac le dimanche matin pour plus de marche nordique. J’ai même acheté les poteaux.
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L’ancienne avocate Marie-Christine Ferry, 75 ans, était également active avant d’être diagnostiquée d’un spasme de l’artère coronaire, qui lui a fait ressentir des douleurs thoraciques sporadiques.
Je ferais de longues randonnées, mais seulement une fois toutes les une ou deux semaines. J’ai appris qu’il valait mieux en faire moins, mais régulièrement, dit-elle. La dynamique positive au sein du groupe a contribué à son rétablissement physique et mental.
Il permet de reprendre confiance dans la possibilité de vivre une vie normale. Avant, je n’osais pas chanter, randonner, faire n’importe quoi, j’avais peur d’avoir une crise. Maintenant, j’ai appris à le gérer.
Je recherche maintenant des groupes pour faire de la marche nordique ainsi que de la randonnée. Je ne sais pas si je l’aurais fait si j’avais dû payer. Pour d’autres, la prescription était le coup de pouce dont ils avaient besoin pour reprendre le rythme de l’exercice régulier. Ce fut le cas de Ren Malegue, 69 ans, opéré en mars.
Pendant quatre mois avant cela, je n’étais pas censé faire d’exercice, car je risquais une mort subite.
Je suis vraiment content que cela existe, car je me connais, je n’aurais rien fait. J’ai du mal à prendre sur moi et à marcher seul. Ici, il y a un programme, on commence doucement et on fait différents exercices.
A la fin de l’heure, le groupe étire les mollets, tandis que M. Bozzano s’assure qu’ils le font correctement. Je regarde! il dit.
On rigole bien
On rigole bien, dit Mme Ferry.
C’est très important. Cela aide à rendre ce que nous vivions moins dramatique.
Mme Alemany ajoute : Ils tissent des liens. Dans leur épreuve, il y a un esprit d’équipe, car ils ont tous vécu la même chose.
Sur les trois groupes avec lesquels elle a commencé, deux sont arrivés à la fin des cinq mois.
Lors de leur évaluation finale, sur 20 participants, seuls deux ont déclaré qu’ils n’auraient pas suivi le programme si les frais n’avaient pas été remboursés.
Que cela soit vrai ou non, ce qui est certain, c’est l’atmosphère positive dans les cours de Mme Alemany. Beaucoup ont exprimé le souhait non seulement de poursuivre leur activité physique, mais de continuer sous sa supervision.
J’ai créé une classe rien que pour eux. Nous commençons la semaine prochaine. Sur 20, 10 se sont déjà inscrits, et d’autres sont peut-être.
Neuf centres de santé de cinq régions ont été choisis pour participer à l’expérimentation, qui pourrait être étendue au reste de la France si les résultats sont positifs.
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