Un établissement privé catholique ciblé par des accusations de violence sexuelle et physique
Dans le sillage de l’affaire BetharramLes victimes d’abus trouvent le courage de parler partout en France. Cette fois, c’est un établissement privé à Haute-Savoie, Sainte-Croix des Neiges, situé en abondance, qui fait l’objet de témoignages.
C’est d’abord dans un groupe Facebook que les premières histoires ont traversé, comme expliqué France 3Citant quelques mots d’anciens résidents:
« Les nuits passées au coin debout face contre le mur, les mains derrière le dos dans la cage d’escalier du chalet, l’intimidation dans le réfectoire … sans parler des chefs du chef de la maison dans les douches », nous pouvons par exemple lire.
Ces violences physiques et sexuelles auraient eu lieu entre 1960 et 1990, lorsque l’établissement était réservé aux garçons. Un rapport au procureur de public de Thonon-les-bains a été envoyé par la direction diocésaine de l’éducation catholique de Haute-Savoie. Il a déclaré à nos collègues qu’une enquête était en cours.
« Victime de pédophilie pendant deux ans »
Avec MessagerLe directeur diocésain Marc Heritier précise que les témoignages sont apparus plusieurs fois. « Une première personne s’est manifestée en 2021 via la cellule de réception et de soutien aux victimes d’abus sexuels mises en œuvre dans notre département. Les échanges ont repris en 2023 avec cette personne. Ensuite, il y a 8 jours, j’ai reçu des éléments transmis par Sainte-Croix des Neiges ».
14 Les victimes potentielles sont répertoriées par Marc Herier, sur la base de témoignages partagés sur les réseaux sociaux. Il précise que la transmission à la justice « vise également à s’assurer qu’il n’y a pas d’autres victimes ». Les témoignages remettent en question deux employés de l’établissement. Un prêtre décédé en 1998 et un superviseur est décédé en 2016.
Fabrice Ferré, l’une de ces victimes, a assisté à l’établissement où il était étudiant de 6e et 5e en 1976 et 1977. Il a été le premier à parler publiquement sur Facebook, expliquant qu’il a été « victime de pédophilie » pendant « deux longues années ».
« Je me souviens que lorsque j’avais une appendicite, j’ai été battu parce que je ne pouvais rien avaler. J’ai été exploité dessus pour que j’arrête les crises. Enfin, j’ai fini à l’hôpital de Thonon-les-Bains avec une péritonite », explique-t-il à France 3.
La gestion diocésaine de l’établissement explique au Messager soutient les victimes dans leurs discours. « Nous condamnons fermement ces violences du passé qui nous révoltent. Ces actes sont une trahison inacceptable de notre mission éducative (…) Nous exprimons notre soutien à toutes les victimes. Nous connaissons l’impact profond et durable de leur traumatisme, mais il est important que le discours soit libéré. »