Tempête Ciaran : Le coût humain, matériel et financier pour la France

La tempête Ciaran, qui a battu des records de vent sur la France et le reste de l’Europe occidentale, a durement frappé la côte atlantique et causé d’importants dégâts humains, matériels et financiers.

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« C’est un événement exceptionnel », a déclaré Marianne Laigneau, présidente du distributeur français d’électricité Enedis, lors d’une conférence organisée dans la Manche après la plus grosse nuit de tempête (1er-2 novembre). Elle y était accompagnée par la ministre de la Transition énergétique, Agns Pannier-Runacher.

Pour la Bretagne et la Normandie, les dégâts ont été « hors norme » et encore plus dévastateurs que les tempêtes historiques Lothar et Martin de 1999 qui ont couvert 55% de la France métropolitaine et l’ouragan de 1987, a-t-elle ajouté.

En France métropolitaine, trois jours après la tempête, les autorités ont dénombré 47 blessés et quatre morts, dont un employé d’Enedis frappé par la foudre alors qu’il réparait une ligne à haute tension après le passage de la tempête.

Le bilan des morts s’est alourdi après le deuxième jour de la tempête, blessant cinq personnes supplémentaires, ainsi que 38 autres personnes souffrant d’une intoxication au monoxyde de carbone suite à des pannes de chauffage et de générateur, et 17 personnes blessées suite au déblayage des débris.

Ailleurs en Europe, le nombre de morts se compte par dizaines : sept en Toscane en Italie, quatre au Portugal après le chavirage d’un navire battant pavillon danois dans une mer agitée et deux en Belgique. L’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas ont tous signalé un décès chacun.

Dommage matériel

Au lendemain de la tempête, des milliers d’employés de l’État étaient en état d’alerte. La France comptait 3 200 pompiers et plus de 600 policiers militaires mobilisés. Lundi 6 novembre au soir, 300 pompiers étaient encore mobilisés.

Ils ont réalisé « près de 11 000 interventions depuis le début de cette tempête », a indiqué vendredi la Première ministre Elisabeth Borne à Caen, en Normandie.

En termes d’infrastructures, les services aériens, routiers et ferroviaires ont été perturbés et sont désormais progressivement rétablis.

Pour le réseau électrique, le gestionnaire de distribution Enedis a dépêché plus de 3 000 agents, appuyés par 200 du gestionnaire du réseau de transport RTE, rejoints par 48 autres du réseau irlandais ESB.

Les dégâts sur le réseau électrique ont été trois fois plus importants qu’en 1999, comme l’a souligné le président français Emmanuel Macron lors de sa venue en Bretagne mardi.

Le réseau électrique a été durement touché avec 1,2 million de foyers privés d’électricité à la suite de la tempête Ciaran, dont un sur deux dans le Finistre en Bretagne.

Mardi matin, 62 000 foyers étaient toujours privés d’électricité.

Côté télécommunications, 3 000 agents s’activent depuis la semaine dernière pour reconnecter plus d’un million de personnes au réseau téléphonique.

« On peut espérer rétablir les communications mobiles dans les prochains jours, et dans les prochaines semaines (…) rétablir les communications fixes », a déclaré lundi le ministre de l’Economie numérique, Jean-Nol Barrot.

« Il va falloir tirer les leçons de ces épisodes » et renforcer la coordination des réseaux électriques et téléphoniques, a-t-il ajouté.

La tempête a également eu un impact considérable sur le secteur agricole.

Outre les plus de 100 exploitations touchées dans la première région agricole française, la Bretagne, 50 hectares de forêts protégées Natura 2000 ont été défrichés dans la région des Hauts-de-France, tandis que les ostréiculteurs du nord et de la côte atlantique ont signalé des dégâts dans la plupart des cas. de leurs fermes.

Dommage financier

S’il est actuellement impossible d’avoir un chiffre précis sur le coût des dégâts, la facture risque d’être conséquente, allant de 750 millions à 1 milliard selon les assureurs, a expliqué dimanche le ministre français de la Transition écologique, Christophe Bchu.

On est « loin des milliards en jeu dans la tempête de 1999 », mais il y a « sans doute beaucoup de demandes (d’indemnisation) qui n’ont pas encore été déposées », a prévenu le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Mais il faudra peut-être compter encore plus de dégâts, en raison du déclenchement d’inondations majeures dans la région des Hauts-de-France après le passage de Ciaran.

« Nous savons que, malheureusement, le changement climatique va augmenter le nombre de tempêtes et de cyclones », a déclaré Bchu.

Mais pour l’heure, les données du service météorologique français Mto France montrent que, depuis 1980, il n’y a eu aucune augmentation de l’intensité ni de la fréquence des tempêtes.

« Il n’existe pas de consensus scientifique clair sur l’effet du changement climatique sur l’évolution de la fréquence ou de l’intensité des tempêtes en France », a ajouté Mto France.

Cependant, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU estime que l’Europe dans son ensemble pourrait connaître une augmentation du nombre, de l’intensité et des conséquences des tempêtes et des ouragans au cours des prochaines années.

(Sous la direction de Nathalie Weatherald et Frédéric Simon. Clara Bauer-Babef, Hugo Struna et Thophane Hartmann ont contribué au reportage)

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