Téhéran condamne la France pour ingérence dans les affaires intérieures iraniennes
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L’Iran a critiqué jeudi la France pour « ingérence » dans ses affaires intérieures après que les autorités parisiennes ont exprimé leur soutien aux manifestants contre la mort en garde à vue de la jeune femme kurde, Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs iranienne.
Téhéran a convoqué l’ambassade de France chargé d’affaires et a déclaré qu’il « rejette et condamne fermement l’ingérence du ministère français des Affaires étrangères et de certains responsables français dans les affaires intérieures de l’Iran ».
Selon l’agence de presse affiliée à l’État Mehr, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré au diplomate qu’une récente déclaration du ministère français des Affaires étrangères « tente d’absoudre les émeutiers qui n’avaient d’autre but que de détruire les biens publics et la vie des gens ».
Des remarques sur le site Internet du ministère iranien des Affaires étrangères indiquent que le responsable français a été convoqué en raison de « la déclaration interventionniste du ministère français des Affaires étrangères, de la participation de trois conseillers du gouvernement français à des manifestations à Paris et de l’action ridicule de Charlie Hebdo magazine. »
« Répression brutale »
Le 27 septembre, le ministère français a publié une déclaration protestant contre la « répression brutale » des manifestations pacifiques et condamnant « toutes les violences, arrestations et détentions arbitraires contre les manifestants, ainsi que les violations flagrantes des droits des femmes et de la liberté d’expression par le blocage de les sites d’information et les réseaux sociaux. »
Ajoutant à la colère de l’Iran, la publication de cette semaine par un magazine satirique Charlie Hebdod’un article intitulé « Les femmes disent merde aux mollahs » (« Les femmes disent merde aux mollahs ») avec une caricature montrant des femmes s’embrassant, fumant, buvant, se coupant les cheveux et s’enlaçant allongées sur une rangée de vieillards à barbe blanche et turbans.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a ajouté que les autorités françaises « suivent un double jeu, car d’une part elles accueillent des groupes qui ont été directement impliqués dans les troubles en Iran au fil des ans, et d’autre part elles condamnent les forces de police iraniennes pour avoir affronté les émeutiers, » un coup indirect au fait que la France a autorisé le controversé Conseil national de la Résistance iranienne, que Téhéran considère comme une organisation terroriste, à établir son siège à Auvers-sur-Oise, juste en dehors de Paris.