Sur la sécurité sociale, Biden pourrait apprendre quelque chose du français Macron
Le président Joe Biden devrait tirer une leçon de leadership d’Emmanuel Macron, son homologue outre-Atlantique.
Le président français a tenu ses promesses de campagne de combler le déficit des retraites en relevant l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.
Devinez quoi? Beaucoup de gens n’aiment pas ça, et les Français sont descendus dans la rue. Pourtant, Macron n’est pas découragé par les retombées politiques potentielles. Il sait que cela doit être fait.
On ne peut pas jouer avec l’avenir du pays, a récemment déclaré Macron aux ministres du gouvernement.
Où est le leadership de Biden?
Plutôt que de parler directement avec les Américains de ce qui doit être fait pour s’assurer que les programmes de droits américains tels que la sécurité sociale et l’assurance-maladie restent solvables, Biden préfère faire de la politique.
Au cours des 30 prochaines années, ces programmes font face à 116 $ mille milliardsdéficit, explique Brian Riedl, chercheur principal en budget, fiscalité et économie au Manhattan Institute. Si les réformes ne sont pas mises en place maintenant, nous nous précipiterons vers une crise budgétaire qui déclenchera d’importantes augmentations d’impôts (pensez aux taxes sur la valeur ajoutée à l’européenne) pour la classe moyenne et une inflation et des taux d’intérêt élevés, entre autres maux.
Ça va mal finir pour nous, m’a dit Riedl. Je pense qu’en fin de compte, il faudra une crise de la dette pour que quoi que ce soit se produise, car le public n’est absolument pas préparé à la situation à laquelle nous sommes confrontés et est quelque peu dans le déni.
Ce n’est pas une jolie réalité. Et ce n’est pas drôle d’en parler, c’est pourquoi nos politiciens l’évitent comme la peste.
Ne rien faire est la plus grande menace de la sécurité sociale
L’approche de Bidens consiste à pointer du doigt les républicains qui ont osé soulever ces préoccupations et à évoquer la possibilité que des ajustements (c’est-à-dire des coupes) doivent être faits maintenant ou nous risquons de souffrir beaucoup plus sur la route.
La plus grande menace pour la sécurité sociale sont les républicains, a déclaré ce mois-ci la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
C’est faux. La plus grande menace pour le programme est ce que Biden propose : ne rien faire.
Son nouveau budget aux dépenses élevées et aux impôts élevés ne prévoit aucun financement pour renforcer la sécurité sociale et ne traite que de manière passagère les lacunes de Medicare. Ce n’est pas du leadership.
Le président a carrément menti dans le discours sur l’état de l’Union en février lorsqu’il a accusé les dirigeants du GOP de vouloir réduire les droits en échange d’un relèvement du plafond de la dette. Ils ont déclaré que de tels programmes de prestations ne feraient pas partie des discussions immédiates visant à garantir que les États-Unis puissent couvrir leurs obligations financières.
Biden accumule une dette américaine massive :Si les démocrates ne parviennent pas à négocier avec le GOP sur la dette, c’est l’avenir de l’Amérique qui est pris en otage
Lorsque les républicains présenteront leur proposition de budget, ils devraient proposer des réformes concrètes de la sécurité sociale et de l’assurance-maladie.
Il est peu probable que cela se produise, cependant. Dans ce climat politique, Biden utiliserait toute proposition de réduction des avantages sociaux comme un matraque menant à l’élection présidentielle de 2024. Lui et les démocrates sont ravis de cette perspective.
Trump est aussi à blâmer
Ce ne sont pas seulement les démocrates qui jouent à des jeux avec des droits. Il en va de même pour l’ancien président Donald Trump, qui se présente pour la troisième fois. Il a appelé d’autres candidats au GOP (et candidats probables) tels que l’ancien gouverneur de Caroline du Sud Nikki Haley, l’ancien vice-président Mike Pence et le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui ont intelligemment soutenu les réformes dans le passé.
Nikki Haley :Les dépenses sont hors de contrôle. Et les démocrates et les républicains partagent le blâme.
Trump devrait savoir mieux. Mais il préfère jouer au populisme, quels qu’en soient les dangers.
Le Bureau du budget du Congrès a publié un rapport en février qui a montré que la sécurité sociale enregistrera un déficit en 2032 plus tôt qu’elle ne l’avait prévu auparavant. En vertu des lois actuelles, cela déclenchera une réduction automatique de 20 % des prestations.
Et ce ne serait que le début.
Il est temps d’agir
Les États-Unis ont dépassé 31 000 milliards de dollars de dettes l’automne dernier, et ils sont sur le point de continuer à s’endetter à un rythme de plus en plus rapide, les dépenses liées aux droits étant à l’origine d’une grande partie du déficit.
Depuis 2021, l’administration Biden a déjà ajouté 5 000 milliards de dollars de nouveaux déficits sur 10 ans.
Les législateurs ne devraient pas attendre qu’une crise budgétaire impose l’austérité au gouvernement, a observé Romina Boccia, directrice de la politique budgétaire et des droits à l’Institut Cato, dans une note d’orientation. Plus les législateurs attendent pour réformer les dépenses, plus l’impact éventuel des réformes et des ajustements sera dramatique et soudain.
Le pays n’est pas sur une voie durable. Les politiciens comme Biden qui ne sont pas honnêtes à ce sujet ne se soucient que de leurs propres ambitions et non de votre avenir.
Ingrid Jacques est chroniqueuse à USA TODAY. Contactez-la atijacques@usatoday.comou sur Twitter : @Ingrid_Jacques
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