Soudan : la France poursuivra ses efforts, dans le prolongement de la conférence humanitaire qui s’est tenue à Paris
Monsieur le Président,
Je voudrais également remercier Martha Pobee, Edem Wosornu et Mme Limia Ahmed pour leurs déclarations, et nous nous félicitons de la présence du représentant du Soudan ce matin.
Monsieur le Président,
La France est extrêmement préoccupée par les combats autour et au sein de la ville d’El Fasher, au Nord Darfour. Les opérations militaires en cours menacent des centaines de milliers de civils, déjà déplacés pour échapper au conflit, et désormais pris au piège. Cela aggrave une situation humanitaire déjà catastrophique et crée un risque de famine.
Dans ces conditions, une déclaration forte de ce Conseil est indispensable. La France se félicite de l’adoption de la résolution 2736 et salue les efforts du rédacteur britannique, que nous avons pleinement soutenus. À cet égard, je voudrais souligner plusieurs demandes formulées par le Conseil :
Premièrement, les Forces de soutien rapide doivent mettre fin au siège d’El Fasher et cesser immédiatement les combats. La sécurité des civils est en jeu. Toutes les parties au conflit doivent assurer la protection des civils et respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. Les violations graves commises contre les enfants doivent également cesser. Nous condamnons les attaques contre les infrastructures civiles essentielles, en particulier les installations médicales et humanitaires.
Deuxièmement, toutes les parties doivent permettre l’acheminement complet, sûr et sans entrave de l’aide humanitaire au-delà des frontières et des lignes de front. Nous les appelons à travailler en étroite collaboration avec les agences des Nations Unies et d’autres acteurs humanitaires pour garantir que l’aide parvienne à tous ceux qui en ont besoin. Face à la gravité de la crise humanitaire, il est essentiel que les engagements pris par les partenaires internationaux lors de la conférence humanitaire sur le Soudan et les pays voisins, tenue à Paris le 15 avril 2024, soient honorés.
Troisièmement, tous les États membres doivent veiller à ne pas armer, financer ou fournir un soutien logistique aux partis. Cela faisait partie de la déclaration de principes adoptée en marge de la conférence de Paris. Ce Conseil a rappelé que ceux qui commettent des violations du droit international humanitaire ou de l’embargo sur les armes peuvent faire l’objet de sanctions, conformément à la résolution 1591 (2005).
Quatrièmement, les parties doivent faire tout ce qui est nécessaire pour parvenir à une résolution durable du conflit, par le dialogue. Cela implique une cessation immédiate des hostilités et la reprise des pourparlers de Djeddah. À cet égard, je salue le soutien de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Soudan.
Monsieur le Président,
Sur ces quatre points, la France poursuivra ses efforts, dans la continuité de la conférence humanitaire qui s’est tenue à Paris. En outre, nous sommes déterminés à contribuer à la mobilisation des civils soudanais afin de fournir une alternative crédible et durable au pouvoir militaire.
La France est prête à poursuivre ses efforts pour assurer la pleine mobilisation de ce Conseil. Nous le ferons sur la base du rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2736 et de ses recommandations pour assurer la protection des civils au Soudan.
Merci.