Six Nations : Emmanuel Meafou, le colosse naturalisé qui veut « redonner à la France »

Australien né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, Emmanuel Meafou coche de nombreuses cases sur le « bingo du rugby » et il semblait naturellement destiné à devenir joueur de rugby professionnel. Cependant, le verrouilleur de 25 ans fera ses débuts internationaux loin de l’hémisphère sud. Le dimanche 10 mars à 16 heures, à Cardiff, il débutera en équipe de France contre le Pays de Galles, lors du quatrième match du Tournoi des Six Nations.
Fabien Galthi attendait ce moment avec impatience. Depuis le début de la compétition, le patron des Bleus et son staff ont dû composer avec une avalanche d’absences en deuxième ligne, avec la suspension de Paul Willemse pour un carton rouge reçu contre l’Irlande, ainsi que les blessures de Thibaud Flament et Romain Taofifnua. Mais leur empressement n’a sans doute rien à voir avec celui de Meafou, qui espérait revêtir le maillot bleu depuis plusieurs années et a raté le début du Tournoi à cause d’une blessure au genou.
Jusqu’en 2018, Manny, comme on l’appelle, n’avait aucune intention de s’installer en France, ni même en Europe. « J’ai joué au rugby à l’école en Australie, mais je ne m’amusais pas et j’ai fini par arrêter. Après cela, j’ai passé mon temps à la maison à ne rien faire », a déclaré Meafou. Le Monde. « Puis j’ai recommencé à jouer et j’y ai pris goût. Comme je n’avais aucune perspective dans mon pays d’origine, mon agent a commencé à envoyer mon dossier en Europe… »
« Ici, on travaille mais on profite aussi de la vie.
Le CV de l’Australien atterrit sur le bureau des dirigeants toulousains, qui décident de prendre le pari. Une aubaine pour Meafou, dont les valises étaient presque faites pour la Floride, où l’attendait un camp d’entraînement pour devenir… joueur de football américain. « Le choix a été facile : je voulais être rugbyman. La suite s’est déroulée très vite : j’ai signé mon contrat et, la semaine suivante, j’étais à Toulouse. »
Arrivé dans le froid du mois de décembre, Meafou est tombé amoureux à deux reprises. Tout d’abord, grâce à la façon dont le club de la Ville rose joue avec l’équipe, il a déjà remporté trois titres de champion de France, alliant sa puissance (143 kilos pour 2,03 mètres) à une étonnante dextérité balle en main. Surtout de la France, dont il est tombé éperdument amoureux.
« J’aime tout dans cet endroit. Vivre dans ce pays est comme un rêve », a déclaré le verrou. « La France m’a donné ma chance. Ici, on travaille mais on profite aussi de la vie. J’adore cette mentalité. Et n’oublie pas la nourriture ! Le pain, la viande… Je ne regrette vraiment pas de partir, et en plus je J’ai été très bien accueilli à Toulouse. »
En tant qu’étranger à ce mariage réussi, Galthi s’est donné pour mission de prolonger l’idylle entre Meafou et la France en équipe nationale. Toujours à l’affût des « ovnis », comme il l’a répété à plusieurs reprises depuis le début de son mandat en 2019, l’entraîneur des Bleus pourrait s’imaginer partir à la conquête du Mondial 2023 avec un joueur dont les mensurations laissent penser qu’il vient tout droit de la planète. de géants.
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