Robert Badinter, qui a contribué à l’abolition de la peine de mort en France, est décédé à 95 ans
Ancien avocat et ministre de la Justice, fervent défenseur des droits de l’homme, M. Badinter était surtout connu pour ses efforts soutenus en faveur de l’abolition de la peine capitale. Il a raconté avoir vu l’un de ses clients perdre la tête à cause d’une guillotine, utilisée pour les exécutions en France dans les années 1970.
En tant que ministre de la Justice sous le président François Mitterrand, M. Badinter a vaincu l’opposition du public et obtenu le soutien du Parlement en faveur de l’abolition de la peine de mort en 1981.
M. Badinter est né dans une famille juive à Paris le 30 mars 1928. Il a été témoin des horreurs nazies ainsi que La collaboration de la France avec les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et a perdu son père à Sobibor, un camp d’extermination nazi en Pologne occupée, selon le bureau de Macron. En tant qu’avocat, M. Badinter a ensuite poursuivi devant les tribunaux un négationniste notoire.
M. Badinter a ensuite dirigé Frances Constitutional Conseil, a été sénateur pendant 16 ans et était considéré comme une boussole morale pour beaucoup en France pour sa défense des droits de l’homme.
En 1991, M. Badinter a dirigé un organe d’arbitrage créé par la Communauté économique européenne pour fournir des conseils juridiques à la Conférence de paix sur la Yougoslavie après que deux des six républiques du pays, la Slovénie et la Croatie, eurent déclaré leur indépendance. La Commission Badinter, comme on l’a appelé, était composée des présidents des cours constitutionnelles des pays membres de la CEE, précurseur de l’Union européenne.
La Commission Badinter a publié 15 avis juridiques entre 1991 et 1993, dont un affirmant que la République fédérative socialiste de Yougoslavie était dissoute. Cela a ouvert la voie à la reconnaissance internationale de la Slovénie et de la Croatie en tant que pays souverains en 1992.
La Commission Badinter a également déclaré les frontières entre les anciennes républiques yougoslaves comme des frontières internationales entre des pays nouvellement indépendants qui ne pouvaient être modifiées que par la diplomatie et non par la force. Malgré les déclarations juridiques, les guerres ont fait rage dans les années 1990 en Croatie, puis en Bosnie et au Kosovo, faisant des centaines de milliers de morts et déplaçant le plus grand nombre de réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Macron présidera une assemblée nationale hommage à M. Badinter, a indiqué le bureau du président.
Le mariage de M. Badinter avec l’actrice Anne Vernon s’est soldé par un divorce. Il était marié à Elisabeth Badinter, philosophe féministe, et avait trois enfants, mais la liste complète des survivants n’était pas immédiatement disponible.