Qui est Posolo Tuilagi ? Le grand neveu de Manu s’apprête à faire sa première titularisation pour la France aux Six Nations

Préparez-vous, un autre Tuilagi est arrivé. Depuis 25 ans, ils constituent la redoutable première famille du rugby samoan, les frères Freddie, Henry, Alesana, Anitelea et Sanele Vavae représentant tous leur pays d’origine ; Manu devient une star anglaise.
Il est désormais temps de rencontrer la prochaine génération. Après avoir fait quelques apparitions en tant que remplaçant lors de ce Tournoi des Six Nations, Posolo Tuilagi fera sa première titularisation en France face à l’Italie à Lille, l’imposant groupe considéré comme une étoile montante. Encore adolescent, Posolo reste éligible en France Moins de 20 ans, mais a déjà figuré en bonne place lors de deux saisons de Top 14 à Perpignan, le club dans lequel son père Henry a terminé sa carrière de joueur professionnel.
Né aux Samoa, Posolo est en France depuis l’âge de trois ans et a fait ses débuts professionnels pendant Les Sang et Or en septembre 2022. Pesant près de 150 kg, sa stature l’a immédiatement fait se démarquer, mais Tuilagi combine son avantage de taille naturelle avec les compétences qui l’ont propulsé si tôt sur la scène internationale.
L’année dernière, Tuilagi était un élément essentiel de l’équipe de France des catégories d’âge vainqueur du Championnat du Monde de Rugby U20, marquant deux fois lors d’une victoire en phase de poules contre la Nouvelle-Zélande et participant à la finale permettant à la France de remporter une troisième couronne consécutive.
On pensait que cette campagne pourrait arriver trop tôt pour Tuilagi, avec la France bien approvisionnée en tête-à-tête et le temps de son côté. Mais la blessure d’Emmanuel Meafous et la maladie de Romain Taofifenua ont ouvert la porte à l’inclusion de Tuilagis en tant que remplaçant de Paul Willemse.
On pensait que le verrouillage n’était peut-être pas sa position à long terme. Tuilagi a une taille atypique pour la deuxième rangée, plus courte et plus trapue que la plupart, et n’est donc pas nécessairement une option d’alignement. Un passage au poste de pilier a été évoqué, bien que l’entraîneur de la France Fabien Galthie ait admis la semaine dernière que Tuilagi ne souhaitait pas un changement, tandis que certains pensent que Tuilagi pourrait, avec le temps, avoir plus d’impact au numéro huit.
Mais c’est au lock-out qu’il obtient sa première chance. Tuilagi ne figurait pas initialement dans l’équipe des Six Nations de Galthies, mais a bénéficié d’un accord entre le syndicat français et les clubs du Top 14 qui permet à six joueurs supplémentaires de rejoindre l’équipe nationale et de s’entraîner chaque semaine.
Posolo est prêt, a déclaré William Servat, l’entraîneur de la mêlée de France, avant ses débuts lors du premier match de l’Irlande. Il a passé une partie de la semaine à s’entraîner avec nous. Nous avons pu le garder jusqu’à mercredi ; pendant cette période, il s’est bien intégré et a pu participer à tous les entraînements de phase-play.


On a passé un peu plus de temps avec lui aujourd’hui sur la touche, avec Laurent (Sempr, entraîneur de touche) mais grâce à ce qu’il a su produire à l’entraînement et lors des matchs des moins de 20 ans, c’est c’est tout naturellement qu’il prend la place de Romain.
Décrits comme un camion par l’arrière polyvalent Yoram Moefana, les nouveaux coéquipiers internationaux de Tuilagis sont visiblement enthousiasmés par le potentiel du joueur de 19 ans. C’est un profil rare, estime le flanker François Cros. « Il n’y a pas beaucoup de joueurs comme lui qui ont son profil et sa puissance, mais il sait bouger aussi. C’est vraiment une super arme pour nous. Il est encore très jeune et il aura un bel avenir dans le rugby. »
Posolo est devenu le huitième Tuilagi à jouer au niveau international. Papa Henry a joué dix fois pour les Samoa entre 2002 et 2009 et, comme le reste de ses frères, il figurait régulièrement pour Leicester. Leur sœur Julie ne joue pas au rugby à laquelle ils s’identifient femme, un troisième genre ou rôle non binaire dans la société samoane. Manu, le plus jeune frère, est né aux Samoa mais a choisi de représenter l’Angleterre et pourrait affronter son neveu au tour final après s’être remis d’une blessure.