Querelle médicale en France sur un essai COVID non autorisé

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Crédit : Pixabay/CC0 Domaine public

Les organismes médicaux français ont appelé dimanche les autorités à punir le chercheur Didier Raoult pour « le plus grand essai clinique » non autorisé « jamais vu » sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine pour traiter le COVID-19.

Raoult, l’ancien chef de l’hôpital de recherche IHU Méditerranée, et ses subordonnés se livraient à « la prescription systématique de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine et l’azithromycine aux patients atteints de COVID-19… sans base pharmacologique solide et dépourvue de tout preuve de leur efficacité », a écrit un groupe de 16 organismes de recherche dans une tribune publiée sur le site du quotidien Le Monde.

Les médicaments ont continué à être prescrits « pendant plus d’un an après que leur inefficacité ait été absolument démontrée », ont-ils ajouté.

L’approbation du spécialiste respecté des maladies tropicales Raoult a contribué à faire connaître l’hydroxychloroquine, un médicament antipaludique, dans la conscience publique au début de la pandémie de coronavirus, alimentant sa promotion par l’ancien président américain Donald Trump et le dirigeant brésilien de l’époque, Jair Bolosonaro.

En avril, l’autorité française des médicaments ANSM a déclaré que le traitement à l’hydroxychloroquine « expose les patients à des effets secondaires potentiels qui peuvent être graves ».

Les instances médicales ont déclaré dimanche que les autorités devaient prendre « des mesures adaptées aux infractions » dans l’intérêt de la sécurité des patients et de « la crédibilité de la recherche médicale française ».

Raoult a publié en mars une étude « pré-imprimée » pas encore soumise à un examen scientifique par des pairs sur le traitement de plus de 30 000 patients COVID-19.

Jusqu’à présent, personne n’a été inculpé dans une enquête ouverte l’an dernier par les procureurs de Marseille pour fraude et tests humains injustifiés à l’IHU Méditerranée, basé dans la ville portuaire du sud.

Le gouvernement a également demandé une enquête sur la conduite de l’IHU sous la direction de Raoult suite à un rapport sévère des inspecteurs.

Le ministre de la Santé, François Braun, a déclaré dimanche à la chaîne de télévision RTL qu’il ne commenterait pas une enquête ouverte, mais a confirmé que la dernière étude serait incluse dans le mandat de l’enquête.

Raoult a pris sa retraite de professeur à l’été 2021 et a été remplacé à l’IHU Méditerranée en août dernier.

Un porte-parole a déclaré qu’il restait professeur émérite et qu’il supervisait toujours deux doctorants qui avaient commencé à travailler sur leurs thèses avant son départ.

A l’IHU même, tous les essais cliniques impliquant l’homme sont suspendus depuis que le remplaçant de Raoult, Pierre-Edouard Fournier, a pris la relève.

L’hôpital a indiqué à l’AFP qu’il attendait le mot de l’ANSM pour reprendre les essais.

« L’IHU doit démontrer qu’il a répondu aux attentes » avant que les tests sur l’homme ne soient autorisés, a déclaré l’ANSM, sans fixer de délai.

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