Procès en appel du crash Rio-Paris : condamnation requise pour Airbus et Air France
Étape importante dans le procès en appel du crash Rio-Paris en 2009. Le parquet général a requis ce mercredi 26 novembre une condamnation du constructeur aéronautique européen Airbus et de la compagnie Air France, jugés pour homicide involontaire et acquitté en première instance.
« Nous demandons l’annulation du jugement rendu qui a acquitté les prévenus et vous serez donc, Madame la Présidente, en passe d’être reconnue coupable d’homicide involontaire »» ont demandé les deux avocats généraux dans leur réquisitoire, en nuançant« indécence » la ligne de défense des deux sociétés lors du procès devant la cour d’appel de Paris.
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Airbus et Air France, acquittés en première instance le 17 avril 2023 dans l’affaire du crash du vol Rio-Paris AF447 dans lequel 228 personnes sont mortes, les personnes morales ne peuvent être condamnées qu’à une amende de 225 000 euros maximum.
Selon le parquet, les deux sociétés se rendent coupables d’un manque d’information et de formation lors de la survenance de l’accident.
« Cette condamnation va jeter la honte et le discrédit sur ces deux entreprises. C’est une décision qui remettra l’humain dans nos préoccupations. Cette condamnation doit donc résonner comme un avertissement »a prévenu l’avocat général Rodolphe Juy-Birmann, aux côtés de sa collègue Agnès Labreuil.
Cinq heures de mise en examen
Dans une salle pleine et particulièrement calme, les familles des victimes ont écouté pendant près de cinq heures le réquisitoire à l’issue duquel Rodolphe Juy-Birmann a tenu à s’adresser directement aux endeuillés.
» Seize ans se sont écoulés depuis le drame, c’est long, beaucoup trop long. Nous avons été impressionnés de vous savoir là tous les jours, si près de nous, ce qui donne un sens à notre mission. J’espère que votre combat prendra fin lorsque le tribunal rendra sa décision dans quelques mois « a souligné le représentant du ministère public, évoquant la réputation des pilotes qui « ne sommes en aucun cas responsables de cet accident ».
Dans ce procès, la justice accuse l’avionneur européen d’avoir sous-estimé la gravité des pannes des sondes anémométriques, dont le givrage à haute altitude a été le point de départ de l’accident, et de ne pas avoir pris toutes les mesures nécessaires pour informer en urgence les compagnies aériennes qui en étaient équipées.
Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’écrasait en pleine nuit dans l’Atlantique, quelques heures après le décollage, entraînant la mort de ses 216 passagers et 12 membres d’équipage. A bord de l’A330 immatriculé F-GZCP se trouvaient des personnes de 33 nationalités, dont 72 Français et 58 Brésiliens.
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