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Plus de 130 personnes arrêtées lors des troubles liés à la réforme constitutionnelle en Nouvelle-Calédonie

Plus de 130 personnes ont été arrêtées en Nouvelle-Calédonie alors que de violentes manifestations secouent l’archipel français du Pacifique, a annoncé mercredi le gouvernement, alors que Paris a adopté la réforme constitutionnelle qui a provoqué la colère des forces indépendantistes.

Les manifestations contre la réforme sont devenues violentes lundi soir, avec des coups de feu contre les forces de sécurité, des véhicules incendiés et des magasins pillés, ce qui constitue les pires troubles que l’outre-mer français ait connu depuis les années 1980.

En réponse, les autorités ont déployé un important contingent de sécurité, imposé un couvre-feu, interdit les rassemblements publics et fermé l’aéroport principal.

« Plus de 130 arrestations ont été effectuées et plusieurs dizaines d’émeutiers ont été placés en garde à vue et seront traduits devant la justice », a indiqué le Haut-commissariat français de la République en Nouvelle-Calédonie dans un communiqué mercredi matin.

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Qualifiant les « graves troubles publics » de persistants, le Haut-commissariat a dénoncé les pillages et les incendies généralisés d’entreprises et de biens publics, notamment d’écoles.

Il a ajouté que les cours resteraient supprimés jusqu’à nouvel ordre et que l’aéroport principal serait fermé aux vols commerciaux.

Les troubles ont éclaté alors que les législateurs français débattaient d’un projet de loi qui augmenterait le nombre de personnes éligibles pour voter aux élections provinciales du territoire, un changement qui, selon les critiques, pourrait marginaliser les peuples autochtones.

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Après des débats longs et parfois tendus, l’Assemblée nationale à Paris a adopté la réforme peu après minuit, par 351 voix contre 153.

Le président français Emmanuel Macron a ensuite appelé au calme de toutes parts.

Dans une lettre adressée aux représentants calédoniens, il les a exhortés à « condamner sans ambiguïté toutes ces violences » et à « appeler au calme » alors que reprennent les discussions sur l’avenir du territoire.

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Macron cherche à réaffirmer l’importance de son pays dans la région du Pacifique, où la Chine et les États-Unis se disputent l’influence, mais où la France a une empreinte stratégique à travers des territoires comme la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Située entre l’Australie et les Fidji, la Nouvelle-Calédonie est l’un des nombreux territoires français s’étendant des Caraïbes et de l’océan Indien au Pacifique qui font toujours partie de la France à l’ère postcoloniale.

Dans l’Accord de Nouméa de 1998, la France s’est engagée à donner progressivement plus de pouvoir politique à ce territoire insulaire du Pacifique qui compte près de 300 000 habitants.

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Aux termes de cet accord, la Nouvelle-Calédonie a organisé trois référendums sur ses liens avec la France, tous rejetant l’indépendance. Mais l’indépendance conserve des soutiens, notamment parmi le peuple autochtone Kanak.

L’accord de Nouméa a également pour conséquence que les listes électorales de Nouvelle-Calédonie n’ont pas été mises à jour depuis 1998, ce qui signifie que les habitants de l’île arrivés de France métropolitaine ou d’ailleurs au cours des 25 dernières années n’ont pas le droit de participer aux élections provinciales.

Le gouvernement français a qualifié d' »absurde » l’exclusion d’une personne sur cinq du droit de vote, tandis que les séparatistes craignent que l’élargissement des listes électorales profiterait aux politiciens pro-français et réduirait le poids des Kanaks.

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Les protestations latentes contre les changements prévus dans l’éligibilité des électeurs ont pris une tournure violente lundi soir, avec des groupes de jeunes manifestants masqués ou cagoulés occupant plusieurs ronds-points et affrontant la police, qui a répondu par des salves non meurtrières.

Un groupe d’entreprises a déclaré qu’une trentaine de magasins, usines et autres sites dans et autour de la capitale Nouméa avaient été incendiés, tandis qu’un journaliste de l’AFP a vu des voitures incendiées et des restes fumants de pneus et de palettes en bois jonchant les rues.

Les pompiers ont déclaré avoir reçu environ 1 500 appels dans la nuit et avoir répondu à 200 incendies.

Même après la mise en place du couvre-feu mardi, des actes de vandalisme ont eu lieu dans la nuit, le magasin d’une grande marque de sport ayant été saccagé.

Une rébellion carcérale impliquant une cinquantaine de détenus dans le centre de Camop-Est s’est calmée après que les forces de sécurité ont repris le contrôle, ont indiqué des responsables locaux.

« La violence n’est jamais une solution », a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal aux journalistes lors d’un déplacement dans l’est de la France.

Il a déclaré que la « priorité du gouvernement (…) est de rétablir l’ordre, le calme et la sérénité » en Nouvelle-Calédonie.

Le chef du parti indépendantiste Daniel Goa a demandé aux jeunes de « rentrer chez eux » et a condamné les pillages.

Mais il ajoute : « Les troubles des dernières 24 heures révèlent la détermination de nos jeunes à ne plus se laisser prendre en main par la France ».

La principale figure du camp non indépendantiste, l’ancienne ministre Sonia Backes, a dénoncé ce qu’elle a qualifié de racisme anti-blancs des manifestants qui ont incendié la maison de son père, un septuagénaire exfiltré par les forces de sécurité.

« S’il n’a pas été attaqué parce qu’il était mon père, il a au moins été attaqué parce qu’il était blanc », a-t-elle déclaré sur BFMTV.

bur-tgb-sjw/lb/cwl

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