Photos : Les troubles éclatent à nouveau en Nouvelle-Calédonie après l’envoi de militants en France
Des manifestations ont éclaté dans le territoire français du Pacifique, en Nouvelle-Calédonie, avec plusieurs bâtiments incendiés, dont un commissariat de police et une mairie, après que des militants indépendantistes ont été arrêtés et emmenés en France.
La dernière vague de violences de lundi s’est produite alors que la France se prépare à voter aux élections législatives de ce week-end et que le soutien à l’extrême droite monte à travers le pays.
À la mi-mai, des émeutes et des pillages ont éclaté en Nouvelle-Calédonie à la suite d’un projet de réforme électorale dont les autochtones Kanak craignaient qu’il ne les laisse dans une minorité permanente, mettant définitivement hors de portée les espoirs d’indépendance.
Les troubles ont tué neuf personnes et causé des dégâts estimés à plus de 1,5 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars).
Ces derniers jours, les autorités françaises avaient insisté sur le fait que Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, était de nouveau sous leur contrôle.
Mais les violences ont repris après que sept militants indépendantistes accusés d’avoir orchestré les émeutes meurtrières aient été envoyés en France pour détention provisoire ce week-end.
Lundi, le mouvement indépendantiste CCAT (Cellule de coordination d’action sur le terrain) a dénoncé la tactique coloniale française et a exigé la libération et le retour immédiats des militants, dont son chef Christian Tein, estimant qu’ils devraient être jugés en Nouvelle-Calédonie.
Les procureurs français ont indiqué que les militants avaient été envoyés en France métropolitaine afin de permettre aux enquêtes de se poursuivre dans le calme et sans aucune pression.
Le Haut-commissariat à Nouméa, qui représente l’Etat français dans l’archipel, indique dans un communiqué que la nuit a été marquée par des troubles sur toute la métropole (du territoire) et sur l’île des Pins et Mare, nécessitant l’intervention de nombreux renforts avec attaques contre la police, incendies criminels et barrages routiers.
Plusieurs incendies ont été éteints, notamment à Ducos et Magenta, précisant que des locaux et des véhicules de la police municipale ainsi que des véhicules privés ont été incendiés.
Des exactions, des destructions et des tentatives d’incendies ont également été commises à plusieurs endroits à Paita, dans la banlieue de Nouméa, a ajouté le Haut-Commissariat, qui a précisé que des policiers de Mare avaient également été attaqués.
De nombreuses écoles ont été fermées lundi en raison de la recrudescence des troubles.
Le gouvernement français a répondu aux violences en envoyant plus de 3 000 soldats et policiers en Nouvelle-Calédonie.
Près de 1 500 personnes ont été arrêtées depuis le début des troubles, dont 38 lundi.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la réforme controversée du vote serait suspendue en raison des élections parlementaires anticipées en France.