Paris voit une chance d’inverser la tendance à la désindustrialisation

L’angle de l’IDE:

  • L’Île-de-France, souvent appelée région parisienne, est le plus grand pôle d’attraction des IDE en France.
  • Le Brexit, les Jeux olympiques d’été de 2024 et la relocalisation ont tous amélioré la proposition d’investissement de la région.
  • Nous voulons réindustrialiser et nous voulons empêcher l’industrie d’aller aux États-Unis et en Chine.
  • « Nous travaillons maintenant beaucoup pour attirer des investisseurs pour reconstruire des usines dans d’anciens territoires industriels qui ont pris du retard depuis la fermeture des usines », explique la présidente d’Île-de-France, Valérie Pécresse.

La France a connu une croissance constante des investissements directs étrangers (IDE) greenfield au cours des dernières années. Rien que l’année dernière, les investisseurs étrangers ont promis le plus haut niveau d’investissement en capital depuis la crise financière de 2008, selon le moniteur d’investissement greenfield fDi Marchés.

Au cœur de celle-ci se dresse Paris et sa région, l’Ile-de-France. L’arrivée des JO à Paris en 2024 lui donne une chance d’ajouter une nouvelle dynamique d’investissement. Les autorités locales ont renforcé leur stratégie d’IDE avant les Jeux. Valrie Pcresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France depuis 2015, décrit les transformations en cours et ses efforts pour empêcher les industries de quitter la France pour la Chine ou les États-Unis.

Nous voulons réindustrialiser et nous voulons empêcher l’industrie d’aller aux États-Unis et en Chine.

Valrie Pcresse, présidente, le-de-France

Q : Qu’est-ce qui a motivé la transformation d’Île-de-France ?

UN: Nous avons eu trois grands événements qui changent le visage d’Ile-de-France. Le premier a été le Brexit, car plusieurs entreprises ont déménagé du Royaume-Uni à Paris dans le cadre de leur stratégie visant à garder un pied dans l’UE. Nous avons eu 7000 nouveaux emplois créés et des dizaines de grandes entreprises se sont installées à Paris. Et pour la première fois, la capitalisation boursière globale de la Bourse de Paris a dépassé celle de la Bourse de Londres. Au 30 mars, la capitalisation boursière globale du CAC 40, le principal indice boursier de Paris, était supérieure de 70 milliards de dollars à celle de son contemporain britannique, le FTSE 100.

Le deuxième grand événement est les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Nous avons mis des milliards d’euros sur la table pour reconstruire et rénover les infrastructures sportives et construire de nouveaux quartiers autour de ces infrastructures.

Le troisième est le lancement du Grand Paris Express, un immense réseau de transport dont les premières tranches entreront en service en 2024 et s’achèveront en 2031 avec 300 km de nouvelles lignes de métro, 70 nouvelles gares et des millions de mètres carrés de logements et d’immobilier commercial. domaine à construire autour de celles-ci.

Q : Voyez-vous une faiblesse dans votre proposition d’investissement qui n’a pas encore été corrigée ?

UN: L’une des faiblesses que tout le monde a actuellement est la pénurie de main-d’œuvre. Nous avons un gros vivier de talents La France est très centralisée et Paris regroupe 40% des chercheurs français, 50% des artistes français, environ un tiers de nos universités. De plus, les meilleures écoles sont basées ici. Néanmoins, nous manquons encore de monde, notamment de jeunes cadres, car la ville est chère et certains d’entre eux préfèrent décrocher un emploi à la campagne pour avoir une meilleure qualité de vie.

On y travaillait et la région investit beaucoup dans la formation, notamment dans le numérique, car nous représentons aussi 50 % des emplois du numérique. Entre autres choses, nous avons récemment ouvert le Metaverse College, une école d’enseignement supérieur axée sur les applications métavers.

Pour en savoir plus sur la relocalisation :

Q : Les États-Unis, ainsi que l’UE, déploient des efforts et des ressources pour ramener la fabrication dans des secteurs stratégiques. Est-ce une opportunité ou une menace pour une géographie déjà passée par un processus de désindustrialisation ?

UN: Nous voulons réindustrialiser et nous voulons empêcher l’industrie d’aller aux États-Unis et en Chine. En ce qui concerne l’Ile-de-France, nous perdons des emplois industriels depuis des décennies.

Lorsque j’ai été élu, j’ai commencé à introduire des subventions pour attirer de nouvelles entreprises afin de créer de nouvelles industries. Nous avons de solides atouts en recherche et développement, il est donc facile d’attirer des gens qui veulent faire de l’innovation. Mais la vie et la terre en Ile-de-France coûtent cher, ce qui fait que souvent des prototypes sont développés localement, et des usines installées à la campagne.

Nous travaillons maintenant beaucoup pour attirer des investisseurs pour reconstruire des usines dans d’anciens territoires industriels qui ont pris du retard depuis la fermeture des usines. Nous avons ciblé une soixantaine de friches industrielles pour transformer et relancer la fabrication.

C’est une question de souveraineté. Nous voulons produire notre propre énergie et nourriture ; nous voulons être plus autonomes.

Cet article est paru pour la première fois dans l’édition imprimée d’avril/mai 2023 de fDi Intelligence. Voir une édition numérique du magazine ici.

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