Paris et Berlin cherchent à gérer les différences
Les tensions devraient s’atténuer lors d’une réunion retardée dans l’ombre de la crise ukrainienne, selon des experts
Malgré les tensions récentes sur des questions telles que l’énergie et la défense, la France et l’Allemagne ont encore de nombreux intérêts communs et devraient gérer leurs différences de manière rationnelle lors de la tenue d’une réunion du cabinet retardée le mois prochain, selon les experts.
Les gouvernements français et allemand ont reporté la réunion conjointe du cabinet à Paris le 22 janvier, a annoncé la présidence française la semaine dernière. La réunion devait avoir lieu en octobre mais a été annulée en raison de divergences entre les principaux partenaires de l’UE en matière d’énergie et de défense.
Le président français Emmanuel Macron a invité le chancelier allemand Olaf Scholz à déjeuner peu après l’annulation de la réunion du cabinet dans le but d’apaiser les tensions. Cependant, une conférence de presse conjointe prévue après la réunion a été annulée et les deux pays n’ont publié aucune sorte de déclaration conjointe.
Zhao Junjie, chercheur à l’Institut d’études européennes de l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que le conflit entre la France et l’Allemagne est apparu de plus en plus clairement cette année.
Par rapport au gouvernement précédent de l’Allemagne, sa coalition actuelle de trois partis, en particulier les Verts, a été plus affectée par les États-Unis, ainsi le gouvernement a divisé les points de vue sur des questions telles que l’économie et la diplomatie, et a même montré des préjugés sur certains pays, Zhao m’a dit.
Les retombées du conflit russo-ukrainien ont rendu les tensions entre la France et l’Allemagne plus évidentes, a-t-il déclaré.
Depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien le 24 février, les pays de l’UE ont suivi les États-Unis en imposant des sanctions à la Russie, entraînant une flambée des prix de l’énergie et du coût de la vie pour les pays européens.
L’Allemagne, qui dépendait de la Russie pour plus de la moitié de ses besoins en gaz, a été plus durement touchée que certains autres pays européens par les pénuries d’énergie et la hausse des prix. En septembre, Scholz a annoncé un fonds énergétique de 200 milliards d’euros (210 milliards de dollars) de subventions pour les personnes et les entreprises touchées par les prix élevés de l’énergie sans consulter au préalable les alliés de l’UE, ce qui en a agacé certains.