Oklima, nouvelle filiale d’EDF, veut réensauvage une partie de la France
PARIS, 12 septembre (Reuters) – Le géant français de l’énergie EDF a créé une nouvelle filiale de compensation carbone appelée Oklima, qui prévoit d’aider les entreprises à atteindre leurs objectifs d’émissions en plantant des arbres là où ils ne poussent plus, en recréant des zones humides et en tentant d’autres tentatives de réensauvagement.
À cause des incendies de forêt, de l’industrie et des infestations, la France a perdu des pans entiers de ses espaces naturels. Avec la réintroduction de la biodiversité, ces espaces peuvent être régénérés ou replantés pour capter le carbone de l’atmosphère, un processus connu sous le nom de séquestration du carbone.
Oklima met en place une centaine de projets de ce type dans les campagnes françaises dans le but de compenser plus de 200 kilotonnes (kt) d’émissions de carbone.
Un porte-parole d’EDF a déclaré que l’entreprise publique envisageait d’acheter des compensations à Oklima.
« Ce que nous proposons (aux entreprises), c’est une manière d’aller plus loin en finançant des projets bénéfiques pour le climat mais qui ne pourraient avoir lieu sans une contribution volontaire », a déclaré Thomas Bladier, PDG d’Oklima.
Les projets et les financements sont prêts à démarrer, la plupart étant nouveaux et d’autres étant prévus, a déclaré Bladier. Chacun devra passer par une période de surveillance de cinq ans à mesure que les premiers travaux de construction commenceront et que les plantes et les animaux seront réintroduits dans les espaces naturels.
Les critiques ont déclaré que la compensation carbone détournait l’attention du changement réel résultant de la réduction des émissions de carbone, ou que les entreprises l’utilisaient comme un moyen de « blanchir » leurs activités, les faisant apparaître plus respectueuses du climat qu’elles ne le sont.
De grandes entreprises ont été impliquées dans des poursuites pour greenwashing intentées par des groupes environnementalistes qui allèguent que la publicité publique sur les investissements respectueux du climat est trompeuse en raison des autres activités des entreprises.
« Ce que nous ne voulons pas, c’est que des entreprises prétendent qu’elles ont obtenu une quelconque réduction ou neutralité grâce à notre projet », a déclaré Bladier.
Les compensations suivront les récentes directives établies par le ministère de l’Écologie dans le but de certifier les programmes de réduction des émissions, visant à prendre en compte à la fois les émissions directes et indirectes.
Oklima devrait à terme proposer des crédits carbone issus de projets développés hors de France.
Reportage de Forrest Crellin et Verma Harshit ; Montage par Ed Osmond et Mark Potter
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