Nous sommes solidaires de tout le peuple afghan, en particulier des femmes et des filles.
Déclaration commune sur la lutte contre la discrimination fondée sur le genre systématique à l’égard des femmes et des filles en Afghanistan par l’Albanie, la Belgique, le Cap-Vert, le Costa Rica, la Croatie, le Danemark, la France, l’Allemagne, le Liechtenstein, le Luxembourg, Malte et l’Espagne
New York, le 19 septembre 2023
Nous, Ministres, réitérons nos vives inquiétudes quant au fait que la persécution fondée sur le sexe soit institutionnalisée par les talibans en Afghanistan. Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les femmes et les filles ont été lentement mais sûrement effacées de la vie publique à travers une série de décrets les visant. Selon ONU Femmes, près d’une femme sur deux a été victime de violences domestiques, physiques ou sexuelles, au cours de l’année écoulée. L’impact sur la santé mentale des femmes et des filles est dévastateur. Les talibans doivent être tenus responsables.
Nous condamnons fermement les décisions des talibans qui violent les droits humains et les libertés des femmes et des filles afghanes, notamment l’interdiction faite aux femmes afghanes de travailler pour l’ONU et les ONG. Cette interdiction a de graves conséquences sur la fourniture efficace d’une aide humanitaire vitale et de services de base, mettant en danger la vie de millions d’Afghans, en particulier les ménages dirigés par des femmes. La discrimination contre les femmes est systématique et systémique. Les mesures prises par les talibans pour exclure les femmes de la société afghane sont sans précédent dans le monde et pourraient constituer une persécution sexiste et un crime contre l’humanité. Nous exhortons donc les talibans à lever immédiatement ces restrictions et à sauvegarder les principes humanitaires.
Nous appelons les talibans à mettre immédiatement fin à leurs violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés. Nous exhortons les talibans à protéger les droits de tous les Afghans, à permettre aux femmes et aux filles un accès libre et égal à la vie publique et aux libertés et droits fondamentaux, y compris l’éducation et le travail, et à restaurer l’espace civique, en permettant aux ONG, aux organisations de la société civile et aux défenseurs des droits de l’homme de , les journalistes et les professionnels des médias d’opérer librement.
Un processus politique inclusif et représentatif avec la pleine participation de tous les Afghans, y compris les femmes et les filles, ainsi que les personnes appartenant à des groupes et minorités ethniques et religieux, est nécessaire pour garantir une paix, une stabilité et une prospérité durables en Afghanistan.
Nous rappelons l’obligation de l’Afghanistan de mettre en œuvre les dispositions des instruments relatifs aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales auxquels l’Afghanistan est partie et par lesquels il est lié, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Nous sommes solidaires de tout le peuple afghan, en particulier des femmes et des filles.