Niveaux de botulisme d’origine alimentaire stables en France au cours de la dernière décennie

Le botulisme humain est rare en France mais les niveaux sont restés stables ces dernières années, selon une étude.

Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire dans le pays grâce à un système de surveillance passive basé sur les cas. Tous les signalements de botulisme humain sont enregistrés par les autorités sanitaires via Sant Publique France et les cas sont confirmés par le Centre National de Référence des Bactéries Anaérobies et du Botulisme.

L’analyse porte sur la période de 2008 à 2018 pour le botulisme humain. Les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers Public Health et couvrent également le botulisme animal.

Le botulisme est une maladie rare mais potentiellement mortelle causée par des toxines produites par la bactérie Clostridium botulinum. Dans le botulisme d’origine alimentaire, les symptômes commencent généralement 18 à 36 heures après avoir mangé des aliments contaminés. Cependant, ils peuvent commencer dès six heures après ou jusqu’à 10 jours plus tard.

Les symptômes peuvent inclure une faiblesse générale, des étourdissements, une vision double et des difficultés à parler ou à avaler. Il paralyse les muscles respiratoires, de sorte que la plupart des patients doivent être placés sous assistance respiratoire. Des difficultés respiratoires, une faiblesse des autres muscles, une distension abdominale et une constipation peuvent également survenir. Les personnes souffrant de ces problèmes doivent consulter immédiatement un médecin.

Éclosions et liens avec la nourriture
Le nombre annuel de cas et d’épidémies de botulisme d’origine alimentaire est resté stable au cours des 10 années étudiées. Le nombre annuel d’épidémies variait de trois à 13 et le nombre de cas par an de quatre à 25.

Au total, 82 éclosions étaient d’origine alimentaire de 2008 à 2018. Celles-ci ont touché 159 personnes. Le nombre maximum impliqué dans une seule éclosion était de six.

En 2011, une tapenade d’olives vertes vendue dans le commerce a rendu malade six personnes. En 2010, le jambon sec, préparé à la maison, a fait six cas.

Quatre foyers ont été enregistrés en 2018. Les lentilles en conserve préparées à la maison et la soupe aux légumes ont touché une personne chacune. Les haricots verts en conserve préparés à la maison ont rendu deux personnes malades et la ratatouille en conserve a entraîné quatre cas.

Le type B était responsable de 53 éclosions et de 106 cas de botulisme d’origine alimentaire et le type A de 15 éclosions et de 30 cas. Les types E et F ont provoqué deux épidémies impliquant chacune quatre et cinq cas, respectivement. Ces données étaient inconnues pour 10 foyers.

L’identification d’aliments contaminés a été possible dans 41 foyers. Les articles les plus couramment impliqués dans les éclosions étaient les aliments en conserve et les produits faits maison. Les deux principales sources étaient le jambon cru et les légumes en conserve. Trois aliments composites, à savoir le poisson fumé, le poisson salé et la viande hachée (hachée), ont également été à l’origine d’épidémies.

Notre étude a montré que le botulisme humain est majoritairement dû au jambon (filière porcine) et aux conserves de légumes, indiquant l’importance de la collecte de données de surveillance auprès de l’industrie agroalimentaire, des filières animales ainsi que de la surveillance de ce pathogène dans l’environnement, précisent les chercheurs.

Situation en Suisse
Entre-temps, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en Suisse a révélé que 29 cas de botulisme d’origine alimentaire ont été enregistrés de 1987 à 2022. Un cas a également été signalé en janvier 2023.

Une épidémie, qui comprenait 12 cas et était liée à du jambon cru consommé lors d’une fête, s’est produite fin 1993 en Valais.

L’OFSP a rendu compte des procédures à suivre lors de l’enquête sur les cas de botulisme, y compris la déclaration, le diagnostic et la commande d’antitoxine. Bien qu’aucun laboratoire suisse n’analyse les échantillons de botulisme à l’aide du test biologique sur souris, ils peuvent être envoyés à des laboratoires en France ou en Allemagne. Ce test est nécessaire dans les cas cliniques car la détection de la toxine est nécessaire au diagnostic.

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