Même si les coûts olympiques augmentent, la France affirme qu’ils sont assez bon marché
La facture finale des JO de Paris est encore inconnue mais, selon le point de vue, elle sera probablement chère par rapport aux estimations initiales ou bon marché par rapport aux autres Jeux récents.
Le total approche actuellement les 9,0 milliards d’euros (9,66 milliards de dollars), mais il est susceptible de dépasser les 10 milliards d’euros, ce qui obligera le gouvernement à verser des contributions supplémentaires pour des Jeux olympiques planifiés sous le mantra « les Jeux financent les Jeux ».
A 100 jours de l’allumage de la flamme lors de la cérémonie d’ouverture, « la zone à risque est désormais », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale.
Ce qui est inclus dans le coût des Jeux olympiques peut conduire à des calculs de coûts très différents.
Les Jeux olympiques de Tokyo, retardés d’un an et organisés en 2021 pendant la crise du Covid, ont coûté 12 milliards d’euros selon les auditeurs nationaux du Japon, soit près de deux fois plus que l’estimation de leur candidature initiale.
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Pour Rio en 2016, en proie à la corruption, les organisateurs locaux ont estimé un coût total à 11,8 milliards d’euros, dont plus de la moitié pour les infrastructures.
Les estimations pour Londres en 2012 se situent entre 12 et 15 milliards d’euros. Pour Pékin, en 2008, les calculs d’experts extérieurs s’élèvent à 40 milliards d’euros au taux de change actuel. Athènes en 2004, qui a ajouté aux dettes écrasantes du gouvernement grec, a coûté 13 milliards d’euros.
Pour Paris, la responsabilité de dépenser l’argent est partagée entre le comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo), qui gère la compétition, et la société de livraison olympique (Solideo) qui a construit les installations. Les deux pays ont connu des problèmes aggravés par une inflation plus élevée que prévu.
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Cojo est déjà en passe de lever plus d’argent auprès de sources privées, 4,4 milliards d’euros, que l’estimation initiale de 3,2 milliards d’euros. En fait, le budget initial prévoyait un équilibre financier parfait – un objectif qui a été abandonné.
Cojo récolte 1,24 milliard d’euros auprès des sponsors, 1,4 milliard d’euros grâce à la vente de billets et reçoit 1,2 milliard d’euros de financement du Comité international olympique.
Parmi les dépenses de Cojo figurent la location du Stade de France, l’équipement du village olympique pour les athlètes, le paiement des agents de sécurité privés, des tribunes temporaires et des danseurs lors de la cérémonie d’ouverture.
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Fin 2022, Cojo a augmenté son budget de 10 %, accusant l’inflation. Elle avait alors reçu 111 millions d’euros supplémentaires de financements publics de la part du gouvernement français et des collectivités territoriales, notamment pour l’organisation des Jeux Paralympiques, qui ont lieu après les JO.
La Cour des comptes française a déclaré que Cojo avait commis l’erreur traditionnelle des Jeux olympiques en sous-estimant son budget initial.
Signe que les temps sont durs, Cojo a récemment demandé au gouvernement régional de contribuer au coût du transport en bus des participants accrédités, une dépense de 10 millions d’euros. La région a refusé.
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Le gouvernement français surveille de près les finances du Cojo. Le gouvernement a donné une garantie de 3 milliards d’euros pour couvrir les déficits.
« Pour l’instant, il n’y a aucune raison de croire qu’il y aura un déficit », a déclaré la ministre des Sports Amélie Oudea-Castera.
La Solideo, dotée d’un budget total de 4,4 milliards d’euros, a reçu près de 1,8 milliard d’euros des gouvernements nationaux, régionaux et locaux. Cela comprend 542 millions d’euros pour le coût total de 646 millions d’euros de construction du village olympique, qui deviendra des appartements après les Jeux.
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Parmi les autres éléments du patrimoine figurent le nouveau centre aquatique olympique, qui accueillera des épreuves de plongée, de water-polo et de natation artistique, ainsi qu’une passerelle au-dessus de l’autoroute qui sépare la piscine du Stade de France, où se dérouleront l’athlétisme et le rugby à sept.
Pourtant, tous les coûts ne sont pas connus, y compris le prix exact de la sécurité, y compris les primes olympiques de 1 900 euros pour les policiers et autres primes promises au service public.
En 2023, les documents budgétaires indiquaient que la contribution publique olympique avait atteint 2,44 milliards d’euros (dont 1,3 milliard d’euros du gouvernement national et 260 millions d’euros de la ville de Paris).
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a récemment rehaussé son estimation de la contribution publique finale à « trois, quatre ou cinq milliards d’euros », affirmant que le chiffre définitif ne serait connu « qu’après les JO ».
Oudéa-Castera n’était pas d’accord.
« Il n’y a aucune raison pour que ce soit cinq milliards d’euros », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il n’y avait pas « de dérive budgétaire ni de coûts cachés ».
Oudéa-Castera a également fait valoir que, comparée aux autres Jeux olympiques d’été de ce millénaire, même une facture totale proche de 10 milliards d’euros serait bon marché.
« Ces budgets sont probablement les plus scrutés de l’histoire des JO » et « les plus restreints (en termes d’organisation) depuis 20 ans », a-t-elle déclaré.
Le score final ne sera connu que longtemps après la fin de la compétition finale.
La Cour des comptes a été invitée à produire un rapport d’ici l’automne 2025.