Macron vante les liens « indispensables » lors de sa visite en Allemagne DW 26/05/2024
Le président français Emmanuel Macron a entamé dimanche une visite d’État de trois jours en Allemagne, la première d’un président français depuis 24 ans.
Cette visite d’État répond à l’invitation du président allemand Frank-Walter Steinmeier, le bureau de Steinmeier affirmant que ce voyage « mettra en valeur la relation unique entre les deux pays ».
Macron entame son voyage en Allemagne avec son arrivée dans la capitale, Berlin.
Macron dit que l’Allemagne et la France « vont de l’avant »
Peu après son atterrissage à Berlin, Macron a déclaré que le partenariat entre l’Allemagne et la France était « indispensable » pour l’Europe.
« Les relations franco-allemandes sont indispensables et importantes pour l’Europe », a-t-il déclaré.
« Nous devons faire face à une volonté impérialiste en Europe (…) cela suppose de renforcer la relation franco-allemande », a-t-il déclaré, faisant référence à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Macron a rejeté les affirmations selon lesquelles les relations entre les deux pays commençaient à se tendre.
« Ce n’est pas vrai. Nous allons de l’avant », a-t-il déclaré.
Steinmeier a déclaré qu’en dépit de points de vue divergents, Berlin et Paris « finissent toujours par parvenir à un accord ».
« Si l’Allemagne et la France sont d’accord, alors il y a encore beaucoup à faire en Europe », a-t-il déclaré.
Macron a mis en garde contre la croissance de « l’autoritarisme », faisant référence à des sondages suggérant que les partis d’extrême droite pourraient obtenir un soutien accru lors des prochaines élections parlementaires européennes.
Il a déclaré que si l’extrême droite avait été au pouvoir en Europe ces dernières années, « l’histoire n’aurait pas été la même », soulignant des crises comme la pandémie de COVID-19 et la guerre en Ukraine.
« Nous avons besoin d’une alliance de démocrates en Europe », a déclaré Steinmeier.
Macron se rendra à travers l’Allemagne
Les deux dirigeants doivent se rendre dans plusieurs régions d’Allemagne, mais ont d’abord assisté dimanche à la Célébration de la démocratie, marquant les 75 ans de la Loi fondamentale, la constitution démocratique adoptée en Allemagne de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale, qui s’est tenue dans le district gouvernemental de Berlin.
Macron devrait ensuite être reçu au château de Bellevue à Berlin, avec les honneurs militaires.
Selon le bureau de Steinmeier, les deuxième et troisième jours de la visite de Macron comprendront des arrêts à Dresde et à Munich.
L’accent sera mis sur les défis communs « auxquels la France et l’Allemagne peuvent trouver des réponses européennes communes », indique un communiqué du bureau de Steinmeier, qui ajoute qu’à chaque étape, les dirigeants célébreront l’intégration européenne.
Le rôle de Steinmeier est en grande partie cérémonial et, même si les présidents allemands ont peu de pouvoir exécutif, ils aspirent à être des autorités morales au-dessus de la politique quotidienne.
La France et l’Allemagne ne sont pas d’accord sur l’Ukraine et l’autonomie stratégique
La France et l’Allemagne ont manifesté des désaccords sur un certain nombre de questions, notamment sur la guerre en Ukraine.
Plus tôt cette année, Macron a déclaré que la France n’excluait pas l’envoi de troupes pour soutenir l’Ukraine, ce qui a suscité une réponse critique de la part du chancelier Olaf Scholz.
Paris a également souligné son désir d’établir une autonomie stratégique pour l’UE qui rendrait le bloc moins dépendant des États-Unis. Elle s’est dite préoccupée par la décision de l’Allemagne d’acheter principalement des équipements produits aux États-Unis pour son programme de défense aérienne de l’UE, l’initiative européenne Sky Shield.
Le voyage de Macron intervient deux semaines avant les élections européennes, les sondages montrant que la coalition de Macron est à la traîne derrière le parti d’extrême droite du Rassemblement national.
Le Rassemblement national a récemment rompu avec le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) à la suite des propos tenus par le candidat de l’AfD, Maximilian Krah, sur les forces paramilitaires nazies SS.
ko/jd (AFP, dpa)