Macron s’envolera pour la Nouvelle-Calédonie après les émeutes sur une île française – BBC News
- Auteur, Ruth Comerford
- Rôle, nouvelles de la BBC
Emmanuel Macron s’envolera mardi soir pour la Nouvelle-Calédonie pour « mettre en place une mission » sur l’île touchée par les émeutes, a confirmé la France.
Le président français se rendra sur l’île après plus d’une semaine de troubles liés aux projets de réforme électorale de son gouvernement, qui ont été rejetés par les Kanaks indigènes.
Les dirigeants autochtones affirment que ces projets, qui permettront à davantage de résidents français de voter aux élections locales, dilueront l’influence politique des autochtones.
Aucun détail sur la durée pendant laquelle M. Macron envisage de rester sur l’île ou sur ce qu’il y fera n’a été donné.
Le Premier ministre Gabriel Attal se rendra également dans le territoire français du Pacifique dans les prochaines semaines, a indiqué un porte-parole.
« Face à la flambée de violences, la priorité est le retour de l’ordre pour permettre la reprise du dialogue en Nouvelle-Calédonie », a déclaré Prisca Thévenot.
Elle a ajouté que même si le calme revenait, les choses n’étaient pas complètement revenues à la normale.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré avoir « parlé avec tous les acteurs économiques pour mobiliser le soutien de l’Etat », pointant des pillages et des destructions de biens sur l’île.
Lundi soir, le président français a déclaré à son conseil de défense et de sécurité que des centaines de soldats envoyés depuis la France avaient progressé dans le rétablissement de l’ordre, mais qu’ils devraient rester en Nouvelle-Calédonie pendant un certain temps.
Le Haut-commissariat de France en Nouvelle-Calédonie a déclaré mardi que l’aéroport restait fermé aux vols commerciaux et qu’il déploierait l’armée pour protéger les bâtiments publics.
Les gendarmes français qui tentaient de reprendre le contrôle de la route de 60 km entre Nouma et l’international de La Tontouta ont « neutralisé » 76 barrages routiers et déblayaient des débris tels que des véhicules incendiés, a également indiqué le Haut-commissariat.
Selon des journalistes de l’AFP, les barrages routiers ont été reconstruits par des indépendantistes kanak.
Un homme masqué de 25 ans, qui n’a donné que son prénom Stanley, a déclaré que la réforme du vote proposée « signifie l’élimination du peuple kanak ».
« C’est ce qu’ils ne comprennent pas là-bas. Nous sommes déjà en minorité chez nous », dit-il à l’AFP.
Le gouvernement australien a estimé qu’environ 3 200 personnes attendent pour quitter ou entrer en Nouvelle-Calédonie, et il a averti les gens de ne pas essayer de se rendre à l’aéroport car l’itinéraire n’est pas encore considéré comme sûr.
Quatre civils – dont au moins trois résidents autochtones Kanak – ont été tués dans des émeutes, ainsi que deux policiers.
Des dizaines d’autres ont été blessés et plus de 200 personnes arrêtées jusqu’à présent.
La France a déclaré l’état d’urgence et déployé ses militaires dans les ports et l’aéroport international du territoire.
La Nouvelle-Calédonie est un territoire français depuis le milieu du XIXe siècle.