Macron s’entretient en Nouvelle-Calédonie, frappée par les émeutes DW 23/05/2024

Le président Emmanuel Macron a rencontré jeudi des responsables locaux en Nouvelle-Calédonie, à la recherche d’une solution politique pour mettre fin aux émeutes dans l’archipel français du Pacifique Sud.

Il a qualifié ces troubles de « mouvement insurrectionnel absolument sans précédent » et a déclaré que les renforts de la police française en Nouvelle-Calédonie resteraient aussi longtemps que nécessaire tant que la situation dans la région ne s’est toujours pas stabilisée.

« Dans les heures et les jours à venir, de nouvelles opérations massives seront programmées là où cela sera nécessaire, et l’ordre républicain dans son intégralité sera rétabli car il n’y a pas d’autre choix », a déclaré Macron à Nouméa, la capitale, lors de son déplacement organisé à la hâte.

Ces troubles sont les pires depuis une quarantaine d’années et surviennent après des décennies de tensions entre les autochtones Kanak et les descendants de colons et d’autres personnes installées en Nouvelle-Calédonie et souhaitant rester en France.

Rétablir le calme : priorité absolue

A son arrivée à l’aéroport international de La Tontouta, Macron a déclaré que le retour au calme et à la sécurité était la priorité absolue.

« Nous discuterons des questions de reconstruction économique, de soutien et de réponse rapide, ainsi que des questions politiques les plus délicates, tout en évoquant l’avenir de la Nouvelle-Calédonie », a ajouté Macron.

Alors que Macron s’est déclaré opposé à la prolongation de l’état d’urgence actuel, il a déclaré que celui-ci ne pourrait être levé que si tous les dirigeants politiques appelaient à la suppression des barricades et des barrages routiers.

« D’ici la fin de la journée, des décisions seront prises et des annonces seront faites », a-t-il déclaré.

Le territoire français du Pacifique est en proie à de violents troubles, qui ont fait six morts et des centaines de blessés. Les émeutes ont également laissé une série de magasins pillés et de voitures et d’entreprises incendiées depuis leur début il y a plus d’une semaine.

Les autorités françaises ont déclaré l’état d’urgence, placé les dirigeants séparatistes en résidence surveillée, interdit la vente d’alcool et déployé environ 3 000 soldats, policiers et autres forces de sécurité à la suite des troubles.

La décision de renforcer la sécurité en Nouvelle-Calédonie pourrait laisser la France un peu exposée à l’intérieur, notamment avec l’accord de Paris. Jeux olympiques et paralympiques à l’horizon, soulignant l’importance de la région pour la France.

Qu’est-ce qui a déclenché les troubles en Nouvelle-Calédonie ?

Les tensions latentes sur le territoire français ont explosé en violence le 13 mai alors que le Parlement français à Paris débattait des modifications à la Constitution française qui ouvriraient les listes électorales de la Nouvelle-Calédonie.

La proposition étendrait le droit de vote aux personnes résidant en Nouvelle-Calédonie depuis au moins 10 ans, considérées comme moins susceptibles d’être favorables à l’indépendance.

Les députés français déclenchent des émeutes en Nouvelle-Calédonie

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Les opposants craignent que cette mesure profite aux politiciens pro-français et nuise à la cause séparatiste lors d’un futur référendum sur l’indépendance.

Le Haut-commissariat de Nouvelle-Calédonie a indiqué mercredi que quelque 1 050 renforts de gendarmerie, de police et de sécurité civile avaient été déployés et que plus de 90 barrages routiers ont été démantelés.

La Nouvelle-Calédonie a rejeté à trois reprises l’indépendance lors de référendums, le dernier vote ayant eu lieu pendant la pandémie de COVID-19 ayant été boycotté par une grande partie de la population autochtone kanak.

La dernière visite de Macron en Nouvelle-Calédonie, en juillet 2023, avait été boycottée par les représentants kanak.

Les troubles ont laissé des milliers de touristes bloqués, la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ayant dû organiser des vols pour les évacuer.

rc, ss/wmr (AFP, Reuters, AP)

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