Macron reçoit des chefs religieux français pour discuter de la lutte contre l’antisémitisme

Le président Emmanuel Macron a reçu lundi des chefs religieux pour des discussions sur la lutte contre l’antisémitisme en France, un jour après une marche à Paris rassemblant des dizaines de milliers de personnes pour exprimer leur inquiétude face à une recrudescence des actes contre les Juifs.

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Il y a des tensions croissantes en France, qui abrite d’importantes communautés musulmanes et juives, alors que la guerre fait rage dans la bande de Gaza entre le groupe militant palestinien Hamas et Israël.

Macron a exhorté les chefs religieux à faire un « effort pédagogique pour accroître le nombre de mesures adressées aux jeunes », a déclaré aux journalistes le président de la conférence des évêques catholiques, Eric de Moulins-Beaufort, après la réunion.

« L’objectif du président, que nous contribuerons bien sûr à faire passer, est de diffuser ce message », a déclaré Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France.

« Beaucoup de jeunes ne lisent plus forcément la presse, ne regardent plus la télévision, parfois ils sont enfermés dans leur langue, sans aller vers les autres », ajoute-t-il.

Les pourparlers de lundi constituent « une continuation de l’appel à l’unité nationale et à la fraternité » lancé par Macron dans une lettre publiée samedi dans le quotidien Le Parisien, a indiqué son bureau de l’Elysée avant la réunion.

En savoir plusLa communauté juive de France face à une montée de l’antisémitisme

La France a connu une recrudescence des actes antisémites depuis l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a tué environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et la réponse d’Israël dans la bande de Gaza, qui, selon le ministère de la Santé du Hamas, a tué plus de 11 000 personnes, pour la plupart des civils. et beaucoup d’entre eux sont des enfants.

Macron a écrit qu' »une France où nos concitoyens juifs ont peur n’est pas la France », appelant à se rassembler autour des « valeurs » et de « l’universalisme » du pays.

« Pas de concours de victimisation »

Bien que la présidence n’ait pas publié de liste exacte des invités pour le rassemblement de lundi, le grand rabbin de France Haïm Korsia et le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz étaient également présents aux côtés de dirigeants représentant l’Église orthodoxe, le bouddhisme et le protestantisme.

La marche de dimanche « aurait dû être transformée en une bataille contre le racisme, c’était important », a déclaré Hafiz, estimant qu’outre « une réelle montée de l’antisémitisme », la France a connu « une explosion de propos contre les musulmans ».

Néanmoins, « je ne veux pas me lancer dans un concours de victimisation », a-t-il ajouté.

Plus de 180 000 personnes ont manifesté dimanche dans toute la France, selon les chiffres de la police, dont 105 000 à Paris, pour participer aux marches « pour la république et contre l’antisémitisme ».

Macron lui-même a été critiqué pour son absence de participation à la marche.

Jordan Bardella, chef du Rassemblement national (RN) d’extrême droite, qui a rejoint la chronique de manière controversée, a déclaré lundi à la chaîne RTL que le président avait « raté un rendez-vous avec l’Histoire ».

Sylvain Maillard, chef du parti de Macron à la chambre basse de l’Assemblée nationale, a défendu le président, déclarant à Sud Radio que « la place d’un président n’est pas dans une manifestation ».

Macron « sera jugé sur l’efficacité de l’action de l’État contre l’antisémitisme, plutôt que sur sa présence à la tête d’une manifestation d’une journée », a écrit le commentateur politique Guillaume Tabard dans le quotidien conservateur Le Figaro.

« Exhortez Israël à arrêter »

Macron a également été réprimandé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu après avoir critiqué la vaste campagne de bombardements d’Israël à Gaza dans une interview accordée ce week-end à la BBC.


« Les civils sont bombardés… ces bébés, ces dames, ces personnes âgées sont bombardés et tués… il n’y a aucune raison à cela ni aucune légitimité. Nous exhortons donc Israël à arrêter », a-t-il déclaré.

Le bureau du dirigeant français a déclaré dimanche soir qu’il s’était entretenu par téléphone avec le président israélien Isaac Herzog dans le but apparent de calmer les eaux.

Macron « a de nouveau exprimé sa solidarité avec Israël face à l’horreur des attentats terroristes perpétrés par le Hamas » et a « réitéré le droit d’Israël à se défendre et réitéré la solidarité de la France avec Israël », a indiqué l’Elysée.

(AFP)

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