Macron promet des mesures équitables pour «protéger les plus faibles» en temps de crise

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Le président français Emmanuel Macron a promis mercredi de « protéger les plus faibles » face aux multiples crises que traverse le pays, en soutenant le pouvoir d’achat et les petites entreprises touchées par la hausse des prix de l’énergie. Il a également abordé la question controversée de l’âge de la retraite, disant qu’il était prêt à envisager 64 ans au lieu de 65, mais que des réformes étaient inévitables.

« Nous traversons de nombreuses crises », a déclaré Macron à l’animateur de l’interview télévisée de France 2 mercredi soir, pointant la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’énergie et les prix ainsi que la pandémie de Covid-19.

« Pour traverser la tempête, il faut protéger les plus faibles et il faut pousser ceux qui ont plus de force à faire encore mieux », a-t-il insisté.

« C’est mon objectif, une France plus forte, plus juste et plus pacifique ».

Il a réitéré les mesures de protection mises en place à partir de fin 2021 pour contrôler la hausse des prix de l’énergie, estimant qu’elles avaient permis à la France de mieux amortir le choc de l’inflation que ses voisins, avec 6% contre 10% ailleurs.

A partir de janvier, il a indiqué que l’aide serait apportée à ceux qui en ont le plus besoin, les familles les plus modestes, les étudiants et les petites entreprises.

Les petites entreprises de moins de dix salariés et réalisant moins de deux millions d’euros de chiffre d’affaires, sont éligibles au tarif réglementé de vente d’électricité, dont le gouvernement a plafonné la hausse à 15% en 2023.

L’exécutif garantira également une aide financière aux entreprises de taille moyenne et aux collectivités locales.

Partage de valeur

Interrogé sur les soi-disant « super profits », le président a réitéré son opposition à une taxe spécifique réclamée par la gauche. Mais il a admis que le sujet du « partage de la valeur » était nécessaire.

« Je crois en une France du travail et du mérite », a-t-il déclaré. « Pour qu’on continue d’avancer, il faut créer plus de travail, créer plus d’emplois, plus de force, mais il faut au niveau de chaque entreprise avoir une répartition plus juste et ça c’est un vrai dialogue social ».

Macron a cependant exclu une indexation des salaires pour concurrencer l’inflation, comme le réclamaient certains syndicats, renouvelant ses appels à une « répartition plus juste » des bénéfices dans les entreprises, par le biais du dialogue social.

Au moment de discuter de la réforme des retraites, Macron s’est dit « ouvert » à un report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, et non 65 ans comme il l’avait promis pendant la campagne présidentielle, en cas d’allongement de la durée de cotisation.

Préserver le modèle social

« La réforme des retraites est indispensable si nous voulons continuer à préserver notre modèle social », a-t-il insisté.

« Il n’y a qu’une seule façon de le faire si nous sommes lucides. Puisque nous vivons plus longtemps, c’est de travailler plus longtemps », a-t-il dit, ajoutant que l’âge minimum de la retraite pour obtenir une pension complète serait progressivement augmenté de 62 ans maintenant à 65 ans d’ici 2031. .

La plupart des partis d’opposition, ainsi que les syndicats de travailleurs, sont opposés aux modifications proposées des retraites et n’ont pas hésité à manifester leur mécontentement, que ce soit au parlement ou lors de manifestations de rue.

Plus tôt cette semaine, son gouvernement a survécu à trois votes de censure provoqués par certains députés de l’opposition de gauche et d’extrême droite pour protester contre l’utilisation d’un pouvoir constitutionnel spécial connu sous le nom de « 49.3 » pour forcer l’adoption de projets de loi budgétaires par l’Assemblée nationale.

Le ton de Macron était nettement glacial lorsqu’il a dénoncé l’opposition avec laquelle son camp a dû se battre depuis qu’il a perdu la majorité absolue à l’Assemblée en juin.

« Ils ont montré une chose : ils ne sont pas du côté du mérite, de l’ordre, du travail, de la solution, du progrès, ils sont du côté du désordre et du cynisme, et je vous le dis, ça ne marchera pas « .

Au lieu de cela, le président compte sur les législateurs du parti conservateur Les Républicains (LR) pour faire adopter des réformes intérieures.

Hors de portée

Pour autant, cette alliance n’est pas gagnée d’avance, selon Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale.

« Au fond, on ne sait toujours pas où Emmanuel Macron veut mener le pays. La gestion au jour le jour, sujet par sujet, c’est de la dette mais ce n’est pas une politique », a-t-il déclaré.

Parmi les autres réactions à l’interview de Macron, des critiques sur le manque de sensibilisation du dirigeant face aux luttes des citoyens ordinaires.

« L’inflation et la colère des Français n’ont aucune prise sur lui… sa ligne est déconnectée du quotidien des Français. Des efforts sont toujours demandés aux mêmes personnes. Jamais aux plus riches. Une dangereuse politique de fermeture des yeux, », a déclaré Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat.

Mathilde Panot, présidente du parti d’extrême gauche La France Insoumise (LFI) a accusé Macron lui-même de cynisme.

« Grâce aux voix du RN (d’extrême droite), les partisans de Macron rejetés se posent sur les salaires, le plafonnement des loyers, le retour de l’ISF (impôt sur la fortune). Quand il y a du désordre, la minorité présidentielle s’éparpille comme un puzzle ».

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