Macron entame une visite d’État en Allemagne avant les élections européennes clés
Le président français Emmanuel Macron est arrivé dimanche en Allemagne pour une visite d’État de trois jours alors que les deux plus grandes puissances de l’Union européenne tentent de montrer leur unité à l’approche des élections parlementaires européennes du mois prochain.
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Bien que Macron visite fréquemment Berlin, ce voyage est la première visite d’État en 24 ans, après celle de Jacques Chirac en 2000.
Cette visite sera considérée comme un bilan de la santé des relations franco-allemandes qui guident l’élaboration des politiques européennes, à une époque de défis majeurs pour l’Europe : de la guerre en Ukraine à l’éventuelle élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre.
Accompagné de son épouse Brigitte, le voyage de Macron a débuté dimanche après-midi par des entretiens avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmaier, dont le rôle est largement cérémonial comparé à celui de la puissante présidence française.
Lundi, il se rendra à Dresde, dans l’ex-Allemagne de l’Est, pour prononcer un discours sur l’Europe lors d’un festival européen.
Mardi, Macron se rendra à Munster, dans l’ouest de l’Allemagne, puis à Meseberg, près de Berlin, pour des entretiens avec le chancelier allemand Olaf Scholz et une réunion de cabinet conjointe franco-allemande.
Différences sur la défense
Les relations franco-allemandes, historiquement fortes, se sont tendues ces derniers temps.
Macron et Scholz ont des styles de leadership très différents et se sont publiquement affrontés sur les questions de défense et d’énergie nucléaire depuis l’arrivée au pouvoir de Scholz fin 2021.
Berlin a été surpris par le refus de Macron d’exclure l’envoi de troupes en Ukraine et les responsables allemands seraient parfois inquiets de son style souvent théâtral de politique étrangère.
La France, qui possède des armes nucléaires, a plaidé pour une Europe plus autonome en matière de défense et est déçue par la décision de l’Allemagne d’acheter principalement du matériel américain pour son parapluie de défense aérienne European Sky Shield Initiative.
L’Allemagne affirme qu’il n’existe pas d’alternative crédible et que l’Europe n’a pas le temps d’attendre qu’une industrie de défense nationale soit préparée à des menaces telles que l’hostilité russe.
Face à l’extrême droite
Malgré leurs divergences, la France et l’Allemagne sont récemment parvenues à des compromis sur différents fronts, de la réforme fiscale aux modifications des subventions au marché de l’électricité, permettant à l’UE de conclure des accords et de montrer un front plus uni.
Les deux pays tenteront également de trouver un terrain d’entente sur l’agenda européen pour les cinq prochaines années, compte tenu de la forte performance attendue de l’extrême droite lors des élections législatives du 6 au 9 juin, ce qui rendra la prise de décision européenne plus difficile.
Le discours de lundi à Dresde, ville où l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite allemande bénéficie d’un soutien considérable, verra probablement Macron mettre en garde contre le danger que l’extrême droite représente pour l’Europe.
Les sondages montrent que la coalition de Macron est loin derrière le Rassemblement national d’extrême droite et qu’elle pourrait même avoir du mal à atteindre la troisième place aux élections européennes.
Macron devrait également chercher à souligner l’importance historique des relations d’après-guerre entre les deux États clés de l’UE, alors que la France commémorera le mois prochain les 80 ans du débarquement du jour J qui a marqué le début de la fin de l’occupation allemande de la Seconde Guerre mondiale.
(avec fils de presse)