Macron dit n’avoir « aucun regret » d’avoir défendu Depardieu
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi qu’il n’avait « aucun regret » d’avoir défendu la présomption d’innocence de l’icône du cinéma Gérard Depardieu après que l’acteur ait été accusé de viol et accusé de harcèlement sexuel.
« Si j’ai un regret, c’est de ne pas avoir suffisamment dit à quel point la parole des femmes victimes de ces violences est importante », a-t-il déclaré lors d’une rare conférence de presse après un remaniement ministériel la semaine dernière.
Depardieu, 75 ans, a été accusé de viol en 2020 et a été accusé de harcèlement sexuel et d’agression par plus d’une douzaine de femmes, allégations qu’il nie.
L’indignation face au comportement de l’acteur a culminé après la diffusion le mois dernier d’images inédites d’un voyage en Corée du Nord en 2018 au cours duquel Depardieu a fait des commentaires sexuels répétés en présence d’une traductrice, notamment à propos d’une jeune fille à cheval.
Interrogé en décembre sur la possibilité de priver l’acteur d’une plus haute distinction d’État, Macron a déclaré qu’il refusait de « participer à une chasse à l’homme », provoquant un tollé parmi les politiques et les féministes.
Lors de la conférence de presse de mardi, Macron s’est également défendu contre les accusations selon lesquelles il n’aurait nommé aucune femme aux plus hautes fonctions de l’État dans le nouveau cabinet qu’il a dévoilé la semaine dernière.
Il a déclaré qu’il avait confié à des femmes ministres certaines des tâches les plus importantes.
« Quand je dis que la santé, l’école et l’enseignement supérieur étaient au cœur de mes priorités de politique publique, je constate que vous avez une femme qui est ministre de la santé, du travail et de la solidarité, une femme qui est ministre de l’éducation nationale… et une femme qui est ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche », a-t-il déclaré.
Catherine Vautrin, ancienne partisane du président conservateur Nicolas Sarkozy, dirige désormais un super-ministère couvrant la santé, le travail et la solidarité.
Amélie Oudéa-Castera a vu ses dossiers d’éducation et de jeunesse rattachés à son ancienne responsabilité en matière de sport, quelques mois seulement avant les Jeux olympiques d’été de Paris.
Sylvie Retailleau est restée ministre de l’Enseignement supérieur.
Mais les femmes occupant deux postes clés ont été remplacées par des hommes.
Gabriel Attal est devenu la semaine dernière le plus jeune Premier ministre du pays, remplaçant Elisabeth Borne – la deuxième et la plus ancienne femme chef de gouvernement du pays – après sa défaite dans les sondages.
Stéphane Séjourne, partisan de longue date de Macron, est devenu ministre des Affaires étrangères, en remplacement de sa prédécesseure Catherine Colonna, qui a cédé la place en soulignant l’importance de « l’égalité entre les femmes et les hommes » au cœur du pouvoir.
Le ministre des Finances Bruno Le Maire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu sont restés en place.
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